BLEHAUT HENRI
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BLEHAUT HENRI
Situation de famille
Contre-Amiral Henri Paul Arsène BLEHAUT.
Fils de Charles et de Anaïs Bernard.
Né le 22 novembre 1889 à Lyon (Rhône).
Décédé à l’âge de 73 ans le 08 décembre 1962 à Paris.
Inhumé à Livron-sur-Drôme (Drôme).
Marié à Anne-Marie Mallié, ils eurent 9 enfants dont Jacques, Lieutenant de Vaisseau et Bernard, Capitaine de Corvette. L’un de ses petits-fils, Christophe, fut Capitaine de Vaisseau.
Carrière
Temps de Service dans la Royale 31 ans
Temps de Service à la mer 27 ans
Temps de Commandement 9 ans
Date d’entrée dans la Marine 1908
Il devient Enseigne de Vaisseau le 05 octobre 1911, il est affecté au port de Toulon..
Le 1er janvier 1912, il rejoint le cuirassé Patrie à la 2ème Escadre.
Il est ensuite affecté sur le contre-torpilleur Mameluck puis le cuirassé Henry IV.
Il est fait Enseigne de Vaisseau le 05 octobre 1913.
En mars 1914, il rejoint le torpilleur Commandant Rivière en Méditerranée et obtient 2 citations dont l‘une lors des combats du 22 décembre 1916.
Il participe aux opérations contre les autrichiens en Mer Adriatique puis à l'évacuation de l'armée serbe.
En juillet 1917, il devient Second du sous-marin Franklin.
Il est fait Lieutenant de Vaisseau le 09 mars 1918.
Il est affecté à l'Etat-major des Flottilles de l'Adriatique.
Il prend le commandement du sous-marin Cigogne en octobre 1918.
Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 16 juin 1920.
Il prend successivement le commandement des sous-marins Clorindre, Joëssel et Requin.
A partir de 1927, il commande le contre-torpilleur Panthère et le croiseur Lamotte-Picquet.
En mai 1929, il prend le commandement du torpilleur Alcyon et de la 11ème Division des Torpilleurs de Méditerranée.
De 1932 à 1934, il est commande le croiseur Primauget et devient Chef d’Etat-major des Forces Navales d’Extrême-Orient.
Entre 1936 et 1938, il commande le contre-torpilleur Maillé-Brézé et sa Flottille de Contre-torpilleurs.
En 1939 et jusqu’en 1941, il sera le Chef d’Etat-major de la Flotte de la Méditerranée puis de sa nouvelle dénominations, les Forces Maritimes du Sud.
Il est fait Contre-Amiral en 1940.
Il devient Commandant de la 3ème Division de Croiseur avec sa marque sur le croiseur Marseillaise au port de Toulon en 1941.
Il est élevé au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur le 07 novembre 1942.
Le 27 novembre 1942, il ordonnera le sabordage de ses croiseurs à Toulon.
Il fut Secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies du 26 mars 1943 au 10 septembre 1944. Durant cette période, il se conduisit en patriote et résistant, mettant les Services du Renseignements de la Marine au services des Alliés et gardant sa cohésion à ce qu’il restait de la Royale.
Arrêté par la Gestapo le 20 août 1944 à Vichy.
Révoqué de la Royale en septembre 1944, il est arrêté et incarcéré à Fresnes en 1945.
Remis en liberté provisoire en mars 1946, il se réfugie en Suisse et se trouve condamné à 10 ans de prison par la Haute Cour de Justice.
Il sera acquitté par cette même Cour après son retour en France le 18 mars 1955 et sa révocation des cadres de la Royale sera annulée en mai 1956.
Décorations
Légion d’Honneur : Chevalier le 16 juin 1920, Officier le 21 décembre 1931 et Commandeur le 7 novembre 1942.
Croix de guerre 1914/1918 avec une citation.
Valeur militaire -d’Argent de l’Italie.
Officier de l’Ordre du Sauveur de Grèce.
Officier de l’Étoile de Roumanie.
4ème Classe de l’Ordre du Soleil Levant du Japon.
Commandeur de l’Ordre de Léopold de Belgique.
Parcours
Issu d’une famille sans aucun lien avec la Marine, son père venant d’une famille d’officiers de la « bif » et sa mère, de négociants commerciaux et juristes, rien ne prédisposait Henri Bléhaut à devenir l’un des meilleurs Amiraux de la Royale du XXème siècle. On retrouve dans ses ancêtres du côté de sa mère un Baron, celui-ci ne portant d’ailleurs aucune particule dans son nom, sans que l’on puisse de prêt ou de loin considérer l’Amiral Bléhaut comme un aristocrate. Catholique fervent, il fit tout son parcours scolaire chez les jésuites et 2 de ses sœurs se firent bonnes sœurs, sa foi religieuse n’avait d’égal que sa foi en sa patrie et en la Royale.
Il est l’un des 10 meilleurs élèves de l’Ecole Navale de sa génération et sa valeur éclate aux yeux de ses supérieurs avec la 1ère Guerre Mondiale où il obtient 2 citations et la Croix de Guerre. Ce meneur d’hommes d’un courage indiscutable, intègre dès 1917 les sous-marins et sera Second sur l’un d’eux avant d’en commander pas moins de 3. Pour les bâtiments de surface, ce sont les torpilleurs et contre-torpilleurs qui bénéficieront principalement de ses commandements, il aimait particulièrement ces bâtiments racés et rapides.
Il ne fut jamais un proche de l’Amiral Darlan. Les 2 hommes étaient aussi dissemblables que possible dans leurs convictions et leurs actions. 2 fois Chef d’Etat-major, avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale, postes qu’il ne devait qu’à ses compétences et non, comme beaucoup d’officiers supérieurs de son époque, à ses amis et à son carnet d’adresses, il ne fut pourtant jamais un bureaucrate.
Il s’opposa à l’Amiral de Laborde sur la décision finale du sabordage de la Flotte à Toulon du 27 novembre 1942. Bléhaut voulait rejoindre l’Afrique du Nord et les Alliés, de Laborde sauver la vie de ses marins... Le second convainquit le premier et Bléhaut demanda à donner lui-même « l’ordre de mort » à ses croiseurs.
Devenu Secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies en mars 1943, il prit volontairement la direction d’une « coquille vide » qui lui permit de continuer le combat, lui qui ne l’avait jamais véritablement quitté, jusqu’à son arrestation par la Gestapo en même temps que le Maréchal Pétain, à Vichy. Le moins collaborationniste du gouvernement vichyste, le plus « résistant » des Amiraux en métropole, l’agent des alliés le plus haut placé auprès de Pétain, arrêté avec le chef de l’Etat Français... L’Histoire ne se fait que rarement d’aussi bonnes blagues à elle-même.
Conclusion
Le Contre-Amiral Bléhaut mérite le titre de « Résistant », l’un des tous premiers même puisque dans l’esprit, il ne cessa jamais de combattre des premières aux dernières heures du conflit. Homme de conviction, d’un grand courage et d’un dévouement absolu, il représente par sa stature le pavillon flamboyant de la Royale.
Sa condamnation par la Haute Cour de Justice en mars 1946 est une infamie innommable et la preuve devant l’Histoire que cette juridiction n’était qu’une tartuferie gangrénée par les communistes qui espéraient déjà une autre guerre, civile ou froide celle-ci.
Bléhaut ne devint membre du Gouvernement de Vichy que pour poursuivre son action de collaboration avec les Alliés. Il mit les Services de Renseignements de la Marine entièrement au service de ses derniers et dans des actions de l’ombre releva l’Honneur de ce qu’il restait de la Royale en métropole. Ils étaient bien sots ces accusateurs de 1946 à lui reprocher des pseudos faits de collaboration avec l’occupant et les suppos de Vichy, alors qu’ils n’étaient que des rideaux de fumée sans conséquence aucune, pour cacher des actions autrement plus importantes au service de la libération de la France.
En conclusion cette simple phrase : « Merci Contre-Amiral Bléhaut ».
joel16- Permanent
- Messages : 4685
Date d'inscription : 18/11/2013
Age : 61
Re: BLEHAUT HENRI
C'est surtout un travail assez complexe qui consiste à croiser les biographies et les sources diverses, papiers et informatiques, concernant ses Amiraux et en faire un résumé qui ne soit ni trop ni pas assez détaillé. J'en profite d'ailleurs pour remercier encore une fois Patrick et Jean-Paul qui en assurent la relecture et m'apportent conseils et compléments.
joel16- Permanent
- Messages : 4685
Date d'inscription : 18/11/2013
Age : 61
Re: BLEHAUT HENRI
Joël, tu es au top. Continu comme cela, ce n'est que du bonheur. De plus, ça nous
jean-paul- Fondateur et Administrateur
- Messages : 29276
Date d'inscription : 17/05/2010
Age : 71
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