MARIOTTE - (1913-1915)

- "la malheureuse histoire du sous-marin MARIOTTE dit "la brosse à dents"" par Philippe CARESSE
LELA Presse - Navires & Histoire 89 de 04-05/2015

Mariotte, Sous-marin de haute mer, tête de série, du type Mariotte (1913-1915)

Le sous-marin Mariotte, était un sous-marin à coque unique dérivant de la série des sous-marins du type Émeraude.
Pour assurer une meilleure tenue à la mer, sa flottabilité avait été reportée à l’avant, ainsi ce submersible ne disposait que de ballasts extrêmes et un groupe de ballasts milieu résistants.

• Le Mariotte battra le record de vitesse qui était détenu par le sous-marin Archimède et en restera le détenteur durant 35 ans.

Construit à Cherbourg. Commencé en 1908. Mis à flot le 02/02/1911.
Mis en service le 05/02/1913.

Caractéristiques : 531t. 1400cv. 64,75m x 4,3m. Plans de l’ingénieur Radiguer. 2 moteurs électriques de 500cv. 2 moteurs diesel de 700cv. 14,2 nœuds en surface. 11,66 nœuds en plongée. 32 hommes.
Armement : 4 tubes LT de 450mm + 2 tubes LT Drzewiecki de 450mm + 8 torpilles de 450mm.

Symbole de coque : ME

• Ce bâtiment fut un des 4 sous-marins construits suite au concours du 06/02/1906. Surnommé « la brosse à dent » de par sa forme.

Juillet 1911 : 1er essais de plongée.
16/01/1913 : le Mariotte est affecté à la 2ème escadrille légère des sous-marins à Cherbourg.

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24 au 25/09/1914 : appareille de Cherbourg pour rallier Calais.

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1915 : le Mariotte est envoyé aux Dardanelles pour la surveillance et le blocus du détroit.

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25/07/1915 : Le sous-marin appareille de Lemnos pour rallier la mer de Marmara. (La photo originale a été prise à Moudros, le 25 juillet 1915 au crépuscule, alors que le Mariotte larguait les amarres qui le rattachaient au caisson du cuirassé le Gaulois, à destination des Dardanelles pour ne plus en revenir. Cette photo a été prise par le médecin de 1ère classe Moreau, alors embarqué sur le Gaulois).

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26/07/1915 : le Mariotte, ayant quitté Moudros, longe la côte d’Europe du détroit des Dardanelles afin de traverser le champ de mines de Kephez (actuelle Kepez-Antalya) qu’il réussit à franchir. Il plonge dans la nuit à 0h45. Remontant en surface à 05h35, le bâtiment est à l’arrêt car une de ses hélices est prise dans un filet tendu par les turcs en travers du détroit. Les manœuvres de dégagement sont sans effet, le Mariotte doit faire surface à 200 mètres de la pointe de Chanak, une mine se trouvant à son avant.
28/07/1915 : avarié, le Mariotte est obligé de faire surface puis est canonné par les batteries turques au large de Kephez. Décision est prise de saborder le bâtiment, l’équipage sous le commandement du LV FABRE est fait prisonnier.

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Décéderont en captivité :
- Le PM mécanicien Henri Georges Augustin VENTRILLON inhumé à Afion Karahissar (Turquie d’Asie) : acte de décès adressé par le ministre de la Marine au maire de Cherbourg (Manche) le 31 juillet 1919, et transcrit à Cherbourg le 6 août 1919.
- Le QM électricien Ernest Emmanuel LE PORT, à Angora (Turquie d’Asie) des suites de maladie : acte de décès transcrit à Locquemiquelic (Morbihan), le 24 septembre 1919.
- Le SM mécanicien Victor Alphonse VAUTIER, décédé le 18 octobre 1916 à Beleimadick (Turquie d’Asie) des suites de « fièvre pernicieuse » : acte de décès transcrit à Lorient (Morbihan), le 31 juillet 1919.

• Le sous-marin Mariotte est cité à l'ordre de l'armée (voir articles du J.O. en rapport).

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Sources :
« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
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