CASSARD (1898-1924)
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CASSARD (1898-1924)
- "100 ans de croiseurs" par Luc FERON
MARINES Editions - Marines Magazine HS n° 2 de 09/2002 "100 ans de Marine Française - croiseurs, garde-côtes"
- "Les navires français 1914-1918 en images" par Jean MOULIN
MARINES Editions - 2008
- "les croiseurs de 2ème classe type "CASSARD" par Gérard PREVOTEAUX
LELA Presse - Navires & Histoire n° 61 de 08-09/2010
MARINES Editions - Marines Magazine HS n° 2 de 09/2002 "100 ans de Marine Française - croiseurs, garde-côtes"
- "Les navires français 1914-1918 en images" par Jean MOULIN
MARINES Editions - 2008
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Patrick le SCOUARNEC- Administrateur - Responsable du foyer
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Re: CASSARD (1898-1924)
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Cassard, Croiseur protégé de type Friant (1898-1924)
Construit à Cherbourg. Commencé le 22/10/1893.
Mis à flot le 27/05/1896. Mis en service en 1898.
Caractéristiques : 3800t. 10 000cv. 100m x 13m x 6,40m. 12 chaudières. 2 hélices. 19 nœuds.
Armement : VI de 164 + IV de 100 + 10 + 2 T.
01/01/1897, le Cassard est en achèvement à Cherbourg. Commandant : Émile Chevalier, Capitaine de vaisseau.
01/01/1899, le Cassard rejoint l’Escadre de Méditerranée (Vice-Amiral François Fournier, Commandant en chef). Commandant : Émile Chevalier, Capitaine de vaisseau.
31/12/1899 : arrive à Toulon.
07/04/1900 au 01/01/1901, A l’Escadre de Méditerranée (Vice-Amiral Marie De Maigret, Commandant en chef). Commandant : Georges Simon, Capitaine de vaisseau.
01/08/1901 au 01/01/1902, A l’Escadre de Méditerranée (Vice-Amiral Marie De Maigret, Commandant en chef). Commandant : Albert Rouyer, Capitaine de frégate.
06/03/1903, le Cassard est mis en réserve normale à Toulon. Commandant : Ernest Nicol, Capitaine de frégate.
1914 : Méditerranée Occidentale.
1915 : Station au Maroc.
1916 : Mer Rouge.
07/11/1916 : Une baleinière du Cassard chavire en rade d’Agadir. Meurent noyés le capitaine de vaisseau Henri Durand, chef de la Division navale du Maroc, qui avait pris place dans cette embarcation, ainsi que l’un des matelots qui l’armaient. Sources : Croiseur protégé Cassard ― alors commandé par le capitaine de frégate Paul Charles Marie Franques ― Journal de bord n° 12 / 1916 ― 2 nov. ~ 27 nov. 1916 ― : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 77, p. num. 1.366.
1917 : Océan Indien avec le Du Chayla.
1918 : Mer Rouge.
02/04/1919 : Aborde et coule le paquebot de la Compagnie Paquet Iméréthie (1) au cap Bou el Ham qui tente de le prendre en remorque pour l’échouer, mais il coule par 20 mètres de fond à 10 milles au sud de Larache.
1921-1922 : Syrie.
1922-1923 : devient école des canonniers.
1924 : condamné puis envoyé à Lorient pour démolition.
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(1) Voici le récit du naufrage d'après les archives du Service Historique de la Marine :
« Le vapeur était parti de Tanger le 2 Avril à 15h15 pour Casablanca. Au coucher du soleil, il alluma ses deux feux de côté, vert et rouge, et son feu blanc de misaine. Ces feux étaient vérifiés toutes les heures par l'homme de vigie et à chaque changement de quart par l'officier.
Vers 23h30, l'officier de quart distingua devant lui, à 20° sur tribord environ et à faible distance un navire sans feux. Il essaya immédiatement de venir sur bâbord pour s'en écarter et mit la barre toute à gauche. Le mouvement était à peine commencé quand l'abordage se produisit. Le paquebot fut atteint par tribord à hauteur des machines et chaufferies. Le choc fut très violent. Les compartiments des machines, des chaufferies et des dynamos furent aussitôt envahis par l'eau. La machine stoppa d'elle-même et les lumières s'éteignirent. Le choc produit avait aussi brisé les récipients des accumulateurs actionnant la TSF. Aucune communication n'était plus possible.
Le navire abordeur, pour se décoller, fit arrière, mais au moment où les deux navires se séparaient, son éperon avant, tordu par le choc, vint heurter l'Iméréthie à hauteur de la cale 4, occasionnant une voie d'eau dans ce compartiment respecté par le premier abordage, et arrachant sur la dunette une baleinière et ses bossoirs.
Aussitôt après l'abordage, les cales sont immédiatement sondées, les portes étanches du tunnel fermées. L'équipage se porte aux postes d'abandon et prend les mesures pour évacuer les passagers.
3 Avril à 01h30 : Le transbordement du personnel est terminé. Le commandant a quitté le bord le dernier.
04h45 - 06h00 Abordé et abordeur sont enveloppés par une brume épaisse empêchant toute manœuvre.
08h00, On décide de remorquer l'Iméréthie qui reste droit. Le paquebot est à la remorque du Cassard qui fait route sur Larache à 5,5 nœuds. L'eau monte dans les compartiments envahis et une équipe de mécaniciens revient sur le paquebot pour mettre en marche une grosse pompe de cale. En vain. L'Iméréthie continuant à s'enfoncer on met le cap perpendiculaire à la côte pour arriver plus vite sur des petits fonds.
15h25, On est à 1 mille de la plage quand on file brusquement la remorque par le bout. L'Iméréthie est alors retenu par une remorque de 150 m traînant sur le fond. On envoie une embarcation pour couper l'aussière et permettre au bâtiment de dériver, mais le capitaine préfère mouiller bâbord pour que le paquebot n'aille pas s'échouer sur des petits fonds où il serait brisé par la houle.
19h10, Le Cassard remet en route et laisse l'Iméréthie à la garde du Cosmao (aviso). Mais peu de temps après, il s'enfonce par l'arrière, s'incline sur tribord et disparait ».
L'Iméréthie avait bel et bien été abordé par le croiseur Cassard qui se rendait de Casablanca à Tanger, tous feux éteints, à 11 nœuds. Son commandant, le capitaine de frégate Franques avait toutefois donné des ordres précis pour s'écarter de la route de tout bâtiment rencontré et allumer les feux si nécessaire. On ne sait exactement ce qui s'est passé et l'enquête donna lieu à des accusations réciproques.
La commission d'enquête émit toutefois les avis suivants :
1- l'abordage eût certainement été évité si l'officier de quart du Cassard avait allumé ses feux de route comme le prévoyait les ordres du commandant.
2- la responsabilité du capitaine et de l'équipage de l'Iméréthie était absolument dégagée de la perte du bâtiment tant avant qu'après l'abordage. Le commandant Got, de l'Iméréthie, conservait son brevet et la possibilité de commander.
L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.142, Jeudi 6 avril 1916, p. 3, en rubrique « Dernière heure » :
« L’Iméréthie coule.
Tanger, 5 avril. ― A la suite de la collision entre le croiseur Cassard et le vapeur français Iméréthie, le croiseur n’a pu remorquer le vapeur à Tanger. On a essayé, alors, de sauver l’Iméréthie en l’échouant, mais l’opération n’a pas réussi. L’Iméréthie a coulé par vingt mètres de fond, à dix milles au sud de Larache. Les passagers et l’équipage ont été sauvés, sauf trois passagers disparus pendant le sauvetage. Le ministre de France, M. Boissonnas, allant de Rabat à Tanger, était à bord du Cassard, qui est reparti pour Gibraltar, pour faire réparer son avant. »
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Sources :
« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
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Cassard, Croiseur protégé de type Friant (1898-1924)
Construit à Cherbourg. Commencé le 22/10/1893.
Mis à flot le 27/05/1896. Mis en service en 1898.
Caractéristiques : 3800t. 10 000cv. 100m x 13m x 6,40m. 12 chaudières. 2 hélices. 19 nœuds.
Armement : VI de 164 + IV de 100 + 10 + 2 T.
01/01/1897, le Cassard est en achèvement à Cherbourg. Commandant : Émile Chevalier, Capitaine de vaisseau.
01/01/1899, le Cassard rejoint l’Escadre de Méditerranée (Vice-Amiral François Fournier, Commandant en chef). Commandant : Émile Chevalier, Capitaine de vaisseau.
31/12/1899 : arrive à Toulon.
07/04/1900 au 01/01/1901, A l’Escadre de Méditerranée (Vice-Amiral Marie De Maigret, Commandant en chef). Commandant : Georges Simon, Capitaine de vaisseau.
01/08/1901 au 01/01/1902, A l’Escadre de Méditerranée (Vice-Amiral Marie De Maigret, Commandant en chef). Commandant : Albert Rouyer, Capitaine de frégate.
06/03/1903, le Cassard est mis en réserve normale à Toulon. Commandant : Ernest Nicol, Capitaine de frégate.
1914 : Méditerranée Occidentale.
1915 : Station au Maroc.
1916 : Mer Rouge.
07/11/1916 : Une baleinière du Cassard chavire en rade d’Agadir. Meurent noyés le capitaine de vaisseau Henri Durand, chef de la Division navale du Maroc, qui avait pris place dans cette embarcation, ainsi que l’un des matelots qui l’armaient. Sources : Croiseur protégé Cassard ― alors commandé par le capitaine de frégate Paul Charles Marie Franques ― Journal de bord n° 12 / 1916 ― 2 nov. ~ 27 nov. 1916 ― : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 77, p. num. 1.366.
1917 : Océan Indien avec le Du Chayla.
1918 : Mer Rouge.
02/04/1919 : Aborde et coule le paquebot de la Compagnie Paquet Iméréthie (1) au cap Bou el Ham qui tente de le prendre en remorque pour l’échouer, mais il coule par 20 mètres de fond à 10 milles au sud de Larache.
1921-1922 : Syrie.
1922-1923 : devient école des canonniers.
1924 : condamné puis envoyé à Lorient pour démolition.
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(1) Voici le récit du naufrage d'après les archives du Service Historique de la Marine :
« Le vapeur était parti de Tanger le 2 Avril à 15h15 pour Casablanca. Au coucher du soleil, il alluma ses deux feux de côté, vert et rouge, et son feu blanc de misaine. Ces feux étaient vérifiés toutes les heures par l'homme de vigie et à chaque changement de quart par l'officier.
Vers 23h30, l'officier de quart distingua devant lui, à 20° sur tribord environ et à faible distance un navire sans feux. Il essaya immédiatement de venir sur bâbord pour s'en écarter et mit la barre toute à gauche. Le mouvement était à peine commencé quand l'abordage se produisit. Le paquebot fut atteint par tribord à hauteur des machines et chaufferies. Le choc fut très violent. Les compartiments des machines, des chaufferies et des dynamos furent aussitôt envahis par l'eau. La machine stoppa d'elle-même et les lumières s'éteignirent. Le choc produit avait aussi brisé les récipients des accumulateurs actionnant la TSF. Aucune communication n'était plus possible.
Le navire abordeur, pour se décoller, fit arrière, mais au moment où les deux navires se séparaient, son éperon avant, tordu par le choc, vint heurter l'Iméréthie à hauteur de la cale 4, occasionnant une voie d'eau dans ce compartiment respecté par le premier abordage, et arrachant sur la dunette une baleinière et ses bossoirs.
Aussitôt après l'abordage, les cales sont immédiatement sondées, les portes étanches du tunnel fermées. L'équipage se porte aux postes d'abandon et prend les mesures pour évacuer les passagers.
3 Avril à 01h30 : Le transbordement du personnel est terminé. Le commandant a quitté le bord le dernier.
04h45 - 06h00 Abordé et abordeur sont enveloppés par une brume épaisse empêchant toute manœuvre.
08h00, On décide de remorquer l'Iméréthie qui reste droit. Le paquebot est à la remorque du Cassard qui fait route sur Larache à 5,5 nœuds. L'eau monte dans les compartiments envahis et une équipe de mécaniciens revient sur le paquebot pour mettre en marche une grosse pompe de cale. En vain. L'Iméréthie continuant à s'enfoncer on met le cap perpendiculaire à la côte pour arriver plus vite sur des petits fonds.
15h25, On est à 1 mille de la plage quand on file brusquement la remorque par le bout. L'Iméréthie est alors retenu par une remorque de 150 m traînant sur le fond. On envoie une embarcation pour couper l'aussière et permettre au bâtiment de dériver, mais le capitaine préfère mouiller bâbord pour que le paquebot n'aille pas s'échouer sur des petits fonds où il serait brisé par la houle.
19h10, Le Cassard remet en route et laisse l'Iméréthie à la garde du Cosmao (aviso). Mais peu de temps après, il s'enfonce par l'arrière, s'incline sur tribord et disparait ».
L'Iméréthie avait bel et bien été abordé par le croiseur Cassard qui se rendait de Casablanca à Tanger, tous feux éteints, à 11 nœuds. Son commandant, le capitaine de frégate Franques avait toutefois donné des ordres précis pour s'écarter de la route de tout bâtiment rencontré et allumer les feux si nécessaire. On ne sait exactement ce qui s'est passé et l'enquête donna lieu à des accusations réciproques.
La commission d'enquête émit toutefois les avis suivants :
1- l'abordage eût certainement été évité si l'officier de quart du Cassard avait allumé ses feux de route comme le prévoyait les ordres du commandant.
2- la responsabilité du capitaine et de l'équipage de l'Iméréthie était absolument dégagée de la perte du bâtiment tant avant qu'après l'abordage. Le commandant Got, de l'Iméréthie, conservait son brevet et la possibilité de commander.
L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.142, Jeudi 6 avril 1916, p. 3, en rubrique « Dernière heure » :
« L’Iméréthie coule.
Tanger, 5 avril. ― A la suite de la collision entre le croiseur Cassard et le vapeur français Iméréthie, le croiseur n’a pu remorquer le vapeur à Tanger. On a essayé, alors, de sauver l’Iméréthie en l’échouant, mais l’opération n’a pas réussi. L’Iméréthie a coulé par vingt mètres de fond, à dix milles au sud de Larache. Les passagers et l’équipage ont été sauvés, sauf trois passagers disparus pendant le sauvetage. Le ministre de France, M. Boissonnas, allant de Rabat à Tanger, était à bord du Cassard, qui est reparti pour Gibraltar, pour faire réparer son avant. »
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« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
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Carriere Jean- Permanent
- Messages : 7227
Date d'inscription : 26/10/2018
Age : 65
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