ONDINE (1928)

par **Patrick le SCOUARNEC** Dim 26 Oct 2014 - 19:21

- "La renaissance de la Marine française 1922-1939 - 1ère partie 1920-1930" par Patrick HOUY-BEZAUX et Jacques DUCROS
LELA Presse - Navires et Histoire HS n° 12 de 12/2010

par **Carriere Jean** Mer 19 Mai 2021 - 8:45

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ondine, Sous-marin de moyenne patrouille de défenses des côtes tête de série du type Ondine (1928-1928)

Construit aux Chantiers Augustin Normand au Havre. Commencé le 08/02/1923.
Mis à flot 08/05/1925. Mis en service le 17/08/1928.

Caractéristiques : 626t. 1200cv. 65,98m x 4,94m x 3,82m. Plans Normand-Fenaux. 2 moteurs électriques 500cv. 2 moteurs diesel de 600cv. 14 nœuds en surface. 9,5 nœuds en plongée. 41 hommes.
Armement : 7 tubes LT de 550mm + 18 torpilles de 550mm + 1 canon de 75mm + 2 mitrailleuses AA de 8mm.

01/10/1928 : l’Ondine appareille de Cherbourg pour sa croisière d’endurance.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

03/10/1928 : l’Ondine est coulée (1) par abordage au large de Vigo (Espagne), par le vapeur grec Ekaterina Goulandris.
06/10/1928 : Cherbourg commence à s'inquiéter de son silence.
07/10/1928 : toujours pas de message.
09/10/1928 : des recherches sont lancées. Trois contre-torpilleurs (la Panthère, le Chacal et le Tigre) appareillent de Toulon.
11/10/1928 : malgré une enquête menée dans les ports d'Espagne, du Portugal et des Canaries, l'Ondine n'est signalée nulle part. On pense à un accident de plongée. La vérité provient de Rotterdam où un bâtiment de commerce grec doit passer en cale sèche après avoir heurté un bâtiment bas sur l'eau...
20/10/1928 : (2)

(1) En croisière d’endurance de Cherbourg à Bizerte, le sous-marin cesse tout contact radio. Aucune recherches n’aboutit à percer ce mystère de la disparition. Un renseignement tardif suivi d’une enquête à Rotterdam révèle la vérité. L’Ondine a été abordée sur son arrière et coulée de nuit, au large de Vigo, par le vapeur grec Ekaterina Goulandris, qui avait jusque-là gardé le silence. Le commandant du vapeur grec fut convoqué chez le consul de France à Rotterdam et, en présence du consul de Grèce, reconnu avoir coulé le sous-marin. « En fait tout l'équipage du vapeur dormait. Suite à la violence du choc, le commandant et l'équipage montèrent à la passerelle et virent très nettement l'Ondine qui allait disparaître en quelques minutes. L'officier Grec fit des recherches aux alentours puis repris sa route après avoir effectué des réparations sur la proue. Il diffusa un avis par la TSF pour signaler « une épave » dans le secteur. Il demanda à l'équipage de taire l'évènement ». L’épave se trouverait à 42° de latitude Nord et à 9°6’ de longitude Ouest. Il y a eu 43 victimes.

(2) La disparition du sous-marin Ondine. Ce sous-marin de 600 tonnes est porté disparu le 3 octobre 1928 à 23h. au large de Vigo, alors qu’il effectuait une croisière d’endurance de Cherbourg à Bizerte, soit 1900 milles marins. Parti le 1er octobre il aurait dû arriver le 9, à la vitesse de 10 nœuds de moyenne. Chaque jour à heures convenues, jusqu’au cap Finisterre, il donna par radio de ses nouvelles. Il apparaît, après enquête, que l’Ondine aurait été abordée par un vapeur grec. Son équipage : le commandant le Lieutenant de vaisseau Breittmayer, son second le lieutenant de vaisseau Widmer et 40 hommes d’équipage ont été porté disparus. Le 9 octobre, le commandant du bateau grec arrivé à Rotterdam, signala qu’il était entré en collision avec un bâtiment, bas sur l’eau, qu’il ne put identifier étant donné la brume et la nuit. Ayant vainement recherché la victime, il abandonna les recherches et poursuivit sa route. D’après le signalement de l’endroit, de l’heure et le silence de l’Ondine, il put être confirmé. L’abordage et le naufrage du sous-marin. Après le Lutin, le Farfadet, le Pluviôse et le Vendémiaire, l’Ondine est le cinquième sous-marin coulé en tant de paix, à la différence que les 4 premiers le furent alors qu’ils naviguaient en plongée et que ce dernier, lui, naviguait en surface. Il fut admis par les chargés de l’enquête, que le commandant Breittmayer choisit cette solution pour deux raisons : la première, pour une question de vitesse et, possible, d’endurance en cours d’exercice, alors qu’en plongée il se trainait à 9 nœuds, en surface il pouvait donner 14 nœuds. La deuxième raison et non la moindre : En regard de la sécurité, étant donné la dangerosité du secteur de Vigo/ La Corogne, très fréquentés par le trafic maritime et les risques de collisions, Breittmayer préférât-il naviguer en surface pour mieux se faire reconnaître et appréhender le danger ? Une photo, après réparation du dommage causé à l’étrave du vapeur grec, montre l’impact au-dessus de sa ligne de flottaison. Ce qui tendrait à prouver que l’Ondine était en surface au moment de la collision… S’ensuit un constat de manque de moyens plus élaborés (nous sommes dans les années 20) : de signalisation, de détection, de sécurité en fin de compte…les feux de position ne sont pas assez visibles, surtout pour les bâtiments bas sur l’eau… L’auteur de ce récit, Raymond Lestonnat, argumente la thèse de moyens de sécurité supplémentaires par des faisceaux projecteurs pointés vers le ciel, de sirènes voir d’émission d’un produit signalant la remontée en surface d’un sous-marin après exercice. Et il conclut, rendant hommage à ces nouvelles victimes, que pourvu de ces moyens ce drame aurait pu être évité. D’après le récit de R. Lestonnat, parut dans « l’Illustration » du 20 octobre 1928.

Sources :
« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

ONDINE (1928)

ONDINE (1928)

Ondine, Sous-marin de moyenne patrouille de défenses des côtes tête de série du type Ondine (1928-1928)