DOUGLAS DC-3 C47-D Dakota

Tout d'abord, le transit Nîmes - Châteaudun... En avion ? Non, trop facile...Par le train donc.
Départ de Nîmes -en tenue de sortie bien sûr, on est en 70- par Bordeaux, avec "armes et bagages"
(le sac , les caisses à outils...) On avait l'air fins sur les quais de la gare avec notre attirail...
Changement donc à Bordeaux, direction Tours où on arrive en milieu de nuit, hôtel pour une courte nuit,le train pour Châteaudun tôt le lendemain matin.(tout ça avec nos caisses à clous et tout le reste...).
Enfin on arrive à destination. Notre S/M téléphone à la base pour qu'on vienne nous chercher, il revient avec un air bizarre et nous dit "ils sont étranges dans l'A.A, j'ai l'impression qu'ils étaient morts de rire à l'autre bout du fil..." Et on attend...Longtemps...La base doit être loin.Finalement notre
S/M téléphone de nouveau, et là on lui dit : "Ah bon, c'était sérieux ? On vous envoie un véhicule".
Quelques minutes plus tard il arrive , on charge nos affaires, on prend place. Le véhicule quitte le parking de la gare, tourne à gauche pour traverser les voies, tourne à gauche de nouveau...et c'est l'entrée de la base. 200 mètres peut-être... la base (enfin le "centre vie" est juste derrière la gare).
Un planton nous conduit jusqu'à l'entrée d'un bureau, duquel on voit surgir un "aviateur", qui vient vers nous tout souriant, bienvenue les marins, j'espère que vous allez vous plaire ici, si vous avez besoin de quelque chose vous demandez. Il serre la main à tous les cinq et repart vers son bureau...
Sur ses épaulettes, 5 galons or...Ce n'est "que" le Colonel Costa, Commandant ou plutôt Directeur de l'entrepôt...On s'imagine difficilement la situation inverse d'un Capitaine de Vaisseau recevant 1 Sergent et quatre Caporaux...
Suite normale de la visite, hébergement, là on tombe sur un Sergent peu aimable qui commence par dire "le Sergent et le Caporal Chef , au mess, les 3 Caporaux, à la troupe". C'est mal parti mais c'est sans compter sur notre Second- Maître Chef de détachement , qui commence à rectifier le tir pour les
grades et enchaîne en disant "on est venu à 5 pour travailler ensemble, donc on dort ensemble, on mange ensemble ou on s'en va. De plus, pouvez-vous téléphoner au Colonel Costa et lui dire qu'on a besoin de lui". Demi-tour de l'hébergeur , cinq minutes après il revient tout sourire "bon, j'ai pu m'arranger...etc etc...) Juste un peu faux c.l mais bon...
Installation faite on nous conduit à la base "travail" à quelques kilomètres de là où nous faisons connaissance avec les lieux, les gens du technique (relax, les mécanos travaillent sur les moteurs de Nord Atlas la cigarette au bec, sans complexe...) et surtout nos avions... Surprise, ils sont stockés
dehors, en pleine "pampa"des dizaines de C47 alignés , depuis 5 ans ils n'ont pas bougé et ils sont
dans un sale état , bien que très bien stockés à la paraffine.
On attaque donc le premier, gros morceau :les gouvernes (direction,profondeur, ailerons) ne sont pas métalliques, c'est une ossature (elle par contre est métallique) sur laquelle est tendue de la toile .
Il est évident qu'après 5 ans dehors, la toile est en ruines et complètement distendue,irrécupérable.
Il faut donc d'abord tout arracher, découper , coller, passer de l'enduit de tension, peindre...
Pour le reste,routine, sauf le destockage (il faut ôter la couche de paraffine et sur les moteurs, et sur les ailes et la cellule et ça tient bien... 1 journée pour les ailes à 5 personnes , sur les moteurs on ne distingue même plus les ailettes de refroidissement des cylindres.
Après presque 1 mois d'efforts (ce n'était pas la galère non plus, on avait pris le rythme Armée de l'Air
avec les pauses réglementaires, petit déjeuner en arrivant vers 8h30 jusqu'à 9h00,casse croute à 10h00 , repas à midi et reprise à 14h00 , pause à 15h30 et fin des travaux à 17h00...)notre avion est prêt à tourner, c'est l'heure de vérité... Surprise...et immense satisfaction , les 2 moteurs démarrent au quart de tour, c'est vraiment de la belle mécanique...
Et vient l'heure du bilan, on devait préparer 5 ou 6 avions , on en avait 1 seul...
Retour à Nîmes, on ne s'attend pas à des félicitations...
Quelques jours plus tard, l'équipe est convoquée chez le Commandant de l'Escadrille...qui nous fait part de la lettre que lui a adressé le Colonel Costa, je vous laisse lire...

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Surprise et soulagement de notre part, nous étions bien sûr volontaires pour repartir si besoin était
mais quelques mois plus tard j'étais au cours de Q.M.à Rochefort et je ne sais pas ce que sont devenus les Dakota en attente...