Mécanicien Energie Propulsion.

Après le BEPC, Brevet des Collèges maintenant, je suis rentré le 3 septembre 1973 à l' EAMF à Saint Mandrier.
Aux arpets, en 9 mois, j'ai fait un CAP d'ajusteur. Comme aurait dit Cyrano de Bergerac: " C'est un peu court, jeune homme..."
Ensuite, après le BP, j'ai fais mon BE de mécanicien Energie Propulsion. Environ 6 mois.
On nous apprenait tout ce qu'il y à savoir sur les machines en nous dessinant des schémas avec des tuyaux bien droits et d'équerre...
Bon, pour ma part, j'en avais une vision plus concrète car je mettais à profit mes sorties du week-end pour visiter des bâtiments à quai à Toulon. Je voulais tout voir: chaufferies, machines, auxiliaires...
Ce qui fait que, arrivé à la machine arrière du Kersaint, je savais que les tuyaux étaient tordus... Donc, pas trop dépaysé...

J'ai commencé au parquet inférieur. A la Turbo-Pompe d'Extraction. Le poste consistait à réguler le niveau dans condensat dans le condenseur principal en envoyant l'eau, issue de la condensation de la vapeur des turbines, vers la bâche de la chaufferie arrière en priorité. Il était aussi possible de refouler vers la citerne arrière (consommation courante du bord) ou vers les bâche et citerne avant.

Puis il y a eu ma grande période bouilleur...je n'y reviendrai pas, je vous ai assez bassiné avec mon lambic...

Et pour finir, la cerise sur le gâteau, j'ai terminé au volant de manoeuvre. C'était super. ça demandait énormément d'attention et de réactivité au poste de manœuvre.

Ma plus grande fierté à ce poste: On venait de recevoir un Second Maître. J'étais d'allumage avec lui. A peine était il arrivé au "trou", il me dît:" Deschenaux, je n'ai fait que des diésels, la vapeur, je n'y connais rien, dirige moi l'allumage"...
Ce que j'ai fait. Je n'étais que QM2.

Ensuite, après 2 ans et demi, il y a eu la Garonne. Ses diésels et toutes ses histoires que vous connaissez tous maintenant.

Jacques , je n'ai rien compris à tes explications, non pas qu'elles ne sont pas claires loin de là..certainement pour les initiés, mais pour moi saco c'était, c'est et ça restera toujours du charabia.
Par contre je dis chapeau bas, car messieurs les bouchons gras et cela n'est pas péjoratif venant de ma part, vous qui connaissez ces machines comme le fond de votre poche ( avant, ou arrière , rapport avec les machines), bien souvent grâce à votre professionnalisme, nous avez évité bien des accident, pour ne pas dire des drames.

Je doit avoir (ou mon parternel) une photo de ce fameux volant (mais sur le Chevalier Paul)....

Ben balance....si je puis m'exprimer ainsi....

En attendant je puis mettre en ligne une moitié de ce volant, c'est celui du Maillé Brézé: (poto prise lors de sa visite en ... Novembre 2006

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et en prime je rajoute ces beaux cuivres:

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Ici on aperçois le T O (Transmetteur d'Ordres)

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Si j'ai pu faire plaisir et raviver de bons souvenirs à nos B C

Je cherche!
Mais un de mes DD avec les photos n'est pas en place sur le PC qu'un installateur du Pays Basque est venu installer.
Je phone à mon parternel demain....

Pffffff, tu me l'as même pas demandé ...

Déjà la chaudière du Popol à St Mandrier(Jakez pourra commenter!):
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J'ai dans mon carton à dessin le tracé en perceptive du système hydro d'un chalutier.
Faut que je retrouve, et que r'arrive à scanner!!!!!

Vos photos sont vraiment superbes. Je vais tâcher (pour un bouchon gras, c'est normal) de les reprendre une a une et de vous commenter le pourquoi de tout ce que l'on y trouve.
Et, cerise sur le gâteau, avec la photo d'une des chaudière du Chevalier Paul que notre Lannig National a postée, je joindrai la photo d'une chaudière du même type "à poste" à la chauf avant du Kersaint.

oui sauf que la photo de notre Lannig est légérement floue...alors courage pour le commentaire

La photo de Lannig représente une chaudière tribord du Chevalier Paul. La N° 12 si elle était à la chaufferie avant ou la 22 pour la chaufferie arrière.

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Comment savoir si c'était une babord ou une tribord? Elémentaire: C'étaient des chaudières asymétriques. Elles étaient 2 par chaufferie. Il fallait donc qu'elles puissent être "acollées" l'une à côté de l'autre. Elles avaient donc un coté droit, si je peux dire. Sur la photo, regardez mes anotations: On y lit en haut "collecteur supérieur" et en bas "collecteur inférieur". Ces deux collecteurs étaient reliés entre eux par un faisceau tubulaire nommé "mur d'eau". C'est cette partie qui était verticale. Donc le mur d'eau de la chaudière babord venait contre.

A droite, on voit, ouvert le collecteur latéral. Il était relié au collecteur supérieur par un double faisceau tubulaire. Au milieu de ce faisceau tubulaire, venait se loger le faisceau surchauffeur.

Il était impératif que la vapeur soit surchauffée pour éviter la présence "d'humidité" qui aurait pût creer de graves dégats dans les turbines, sans compter la corrosion.
Pour ce faire, en dernier stade de production de vapeur, elle passait dans ce faisceau surchauffeur où, par la dynamique de la combustion dans le foyer, elle était totalement déshydratée par surchauffage.

Pression de la vapeur en temps de Paix: 35 bars. 45 en temps de guerre.
T° de la vapeur surchauffée: 350°c
T° dans le foyer, de mémoire,1200°C

Comme vous pouvez le voir, il y avait 4 brûleurs. Ils étaient mobiles. C'est à dire que suivant l'allure du navire, et donc selon les besoins des turbines, tous les brûleurs n'étaient pas nécessairement en service. Par un mécanisme à coulisse, on fermait la lame d'air du brûleur tout en le ramenant en arrière, c'est à dire en dehors du foyer.

Au poste de manoeuvre, des buses appelées pastilles de diamètres différents étaient montées sur les brûleurs. Selon l'ordre d'allure, ont "enclenchait" le brûleur adéquat pour toujours maintenir ces 35 bars indispensables.

Photo suivante: Voici une chaudière du Kersaint. La photo n'est pas de moi:

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Pour en revenir à la photo du tableau de manoeuvre que Lannig a postée, il s'agît du tableau de la machine arrière. Comment le sais-je? Elle a été prise depuis le bas de la descente à la machine. A la machine avant, sur la même photo, nous aurions vu le transmetteur d'ordres au fond. Et, si ma mémoire est bonne, la machine avant faisant office de PC entre les deux chaufferies et les deux machines, il y aurait eu 2 transmetteurs d'ordres.

Voici la photo de Lannig avec quelques anotations:

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Tous les manomètres avec un cercle rouge indiquent les pressions de vapeurs à différents endroits cruciaux. Ceux ayant le cercle jaune indiquent les pressions d'huile des paliers de tubines, du réducteur et de la butée principale.

L'indicateur de vide:

Les turbines, le condenseur principal et tous les collecteurs d'échappement des Turbo-Auxilliares sont sous vide. Le niveau de vide est extrèmement important. Plus il est élevé, plus vite la vapeur détendue circulera vers le condenseur. Cet appareil fonctionnait au mercure. Plus le vide était élevé, plus le mercure s'étirait. Le bon niveau de vide était de 760 mm de mercure, ce qui correspondait, quasiment, au vide spacial.

Le volant de manoeuvre. En le tournant sur la droite, on ouvrait progressivement l'admission de vapeur aux tuyères de la turbine HP. Plus on tourne, plus de secteurs de tuyères s'ouvrent. Pareillement vers la gauche pour la marche arrière. Le cadran à aiguille situé au dessus indiquait la progression de l'ouverture des secteurs de tuyères et était aussi gradué avec les indications du poste de manoeuvre: "avant 0, avant 1, avant 2" etc.

Il fallait donc être très vif à la réaction quand on était au poste de manoeuvre.

Et voilà, j'espère ne pas avoir été trop barbant...

Non non mon bon Jacques, cette photo est de moi... , mais merci pour les explications...tu es un chef..mécano

Bonsoir,

En tant que fourrier, j'étais bien conscient que j'étais privilégié à bord pour le boulot, à un moment, j'occupais le poste des mécanos à l'avant et j'ai eu l'occasion de les apprécier et surtout d'aller de temps en temps dans leur antre dantesque qu'étais la machine, le bruit, la chaleur, mais aussi et surtout une immense fierté qu'avaient les gars, ce sentiment que sans eux, il n'y avait rien qui marchait à bord.

ça c'est bien vrai mon bon Jym.

Rendons à César ce qui appartient à Jules! Merci Jean-Paul pour ces belles photos qui ont été prises, j'imagine, à bord du Maillé...Salut Collo...

Jym, la reconnaissance que tu exprimes nous touche tous, anciens bouchons gras de ces coursives. En leur nom, je t'en remercie.

Dans ce métier, alors que nous n'avions fait aucune étude supérieur, nous découvrions, en plus les lois de la thermodynamique, de la physique appliquée, de l'érosion des métaux en milieu hostile et du pot de peinture, les nécessités de savoir faire des joints, piquer la rouille ou mesurer au jeu de cales les jeux sur les portées d'axes de turbines...

Et c'est toujours un régal de pouvoir encore en parler.

Sans oublier le gicleur bouché du carbu de 17 du scooter de ta fille, le changement de freins, les vidanges, les changements de joint de cu' sur tes voitures!
Bonne écoles que tu as eu!!!
Garonne "sonne" avec garage!!!