CONDORCET (1911-1945)

Je vous offre aujourd'hui une très belle pièce de collection, un courrier écrit le 23 mars 1915 par un matelot à bord du Cuirassé Condorcet.
Au delà de l'intérêt Poste Navale qui ne concerne que peu d'entre vous, vous y trouverez le témoignage écrit de ce matelot en pleine tourmente de la 1ère Guerre mondiale au moment des terribles pertes pour la Royale des combats des Dardanelles. 99 ans après qu'il fut écrit, ce pli rejoint une collection et c'est cela qui compte et pourra j'espère lui permettre  d'exister encore longtemps.
Je comprend que vous ne puissiez tous partager mon émotion mais sachez que pour moi ce trésor historique n'a pas de prix.

Très intéressant...

- "Les cuirassés de 18000t" par Robert DUMAS et Gérard PREVOTEAUX
LELA Presse - Navires et Histoire des Marines du monde n° 14 - 2011

- "Les cuirassés français en images" par Jean MOULIN
MARINES Editions - 2006

- "Cent ans de cuirassés français" par Eric GILLE
MARINES Editions - 1999

- "100 ans de cuirassés" par Luc FERON
MARINES Editions - Marines Magazine HS n° 1 de 04/2002 "100 ans de Marine Française - torpilleurs, contre-torpilleurs, escorteurs, cuirassés"

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Le Condorcet le 20 Avril 1909 pour sa mise à flot.
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Condorcet, Cuirassé de type Danton (1911-1942)

Construit à Saint-Nazaire. Commencé le 26/12/1906.
Mis à flot le 20/04/1909. Mis en service actif en avril 1911.

Caractéristiques : 18350t. 18400cv. 149,6m x 25,8m x 8,5m. 19760tpc. 24 chaudières Niclausse. 2027 tonnes de charbon. 19 nœuds. 23 officiers + 898 officiers mariniers et matelots.
Armement : 4 canons de 305mm + 12 canons de 240mm + 16 canons divers + 2 tubes lance-torpilles.

01/11/1910 au 01/11/1911, en préparation d'essais à Brest. Le Commandant du Condorcet est Ferdinand De Bon, Capitaine de vaisseau.
05/05/1911 : affecté à Toulon, à la 1ère escadre, 1ère division, puis 2ème division.

Du 23 décembre 1913, jusqu'en janvier 1916, le CV Alexandre François Gabriel Laugier est la Commandant du cuirassé Condorcet, qui participe aux opérations de Méditerranée.

Août 1914 : à la déclaration de guerre, l'Armée Navale assure l'escorte des convois de troupes qui transporte d'Algérie en France le XIXe Corps d’Armée.
Cette mission accomplie, l'Armée Navale pénètre à plusieurs reprises en Adriatique pour couvrir les opérations de ravitaillement du Monténégro et de la Serbie.
C'est au cours de ses opérations que le croiseur léger autrichien K.u.K. Zenta est coulé le 16/08/1914, et que le cuirassé Jean Bart est avarié par une torpille le 12/12/1914.
Après ce torpillage, l'Armée Navale assurera le blocus depuis la baie de Navarin.
L'île de Navarin et la baie ont été « occupés », la Grèce étant neutre, pour assurer une base de repli et de remise en condition à l'Armée Serbe.

Après l'entrée en guerre de l'Italie, les cuirassés se replient sur Malte.

De janvier 1916 à janvier 1918; le Commandant du cuirassé Condorcet est le CV Paul Bernard.
Le Commandant Bernard sera fait Commandeur de la Légion d’Honneur le 27/01/1918.

15/04/1916 : affecté à la 2ème escadre.

En décembre 1916, le Condorcet fait partie des forces envoyés devant le Pirée pour forcer la Grèce à entrer dans le conflit à nos côtés malgré l'opposition du roi Constantin pro-germanique.
Des incidents opposeront les compagnies de débarquement françaises à des partisans du roi faisant 56 morts dans les rangs français.
En appui de nos marins, le Mirabeau, un sister-ship du Condorcet, tire 4 coups de 305. Cette riposte amène le gouvernement grec à accepter les exigences alliées.

01/07/1918 ; retour à la 1ère escadre.
13/11/1918, le Condorcet vient mouiller devant Constantinople.
Le cuirassé ne participera pas aux opérations de Mer Noire (soutien puis évacuation des Russes Blancs).
Il demeure à l'entrée de la Mer Noire en faction devant Tendra.

De janvier 1918 à septembre 1919 : le CV Félix Thomine prend le commandement du Condorcet jusqu'à la fin des hostilités.

Une tentative de mutinerie le 13 juin 1919 marque cette faction.
L'ascendant du CV Thomine, commandant le navire, sur son équipage est tel que son apparition devant les hommes suffit à enrayer le mouvement.
Le débarquement d'une douzaine de « meneurs » calme définitivement les mutins qui aspiraient plus à rentrer en France qu'à soutenir les bolchéviks.
D'ailleurs, le 4 juillet suivant, le procès de l'officier mécanicien Marty qui avait voulu livrer le contre-torpilleur Protet aux Russes ne donne lieu à aucun incident.

15/03/1920 : Mis en réserve.
22/09/1921 : Division d’Orient.
1927-1931 : affecté comme bâtiment école pour les torpilleurs électriciens.
1931 : Dépôt, ponton, caserne.
1934 : bâtiment école aux Salins d’Hyères.

Le Condorcet sert de caserne flottante au bénéfice d'une des écoles de la Marine.
Ce nouveau rôle lui vaut de ne conserver que sa cheminée la plus en avant, les quatre autres sont débarquées car la seule chaufferie avant suffira à alimenter le réseau électrique du bord et assurer le chauffage des locaux ainsi que la mise en œuvre éventuelle des moyens de sécurité. Il sera avarié en 1941, par une légère voie d'eau, à cause d’une avarie de barre d’un sous-marin français qui l'aborde.

Le 27 novembre 1942, le Condorcet est embossé à l'Angle Robert avec le cuirassé Provence et le transport d'aviation Commandant Teste, le Condorcet n'est pas sabordé : sa valeur militaire frise le zéro absolu !
Les Allemands le conservent dans cette fonctions de ponton caserne mais le font remorquer aux appontements de Milhaud où son épave est retrouvée après la guerre où il avait été avarié suite à un bombardement de l'US Air Force et sabordage par les Allemands.

Condamné le 14/12/1945, il est démoli sur place.

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Canons de 240mm du Condorcet


Sources :
« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
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