JANISSAIRE (1911-1920)

- "100 ans de torpilleurs" par Luc FERON
MARINES Editions - Marines Magazine HS n° 1 de 04/2002 "100 ans de Marine Française - torpilleurs, contre-torpilleurs, escorteurs, cuirassés"

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Janissaire, Contre-torpilleur de 450t du type Chasseur (1911-1920)

Construit aux Ateliers et Chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire.
Commencé en 1907. Mis à flot le 12/04/1910. Mis en service en juin 1911.

Caractéristiques : 420t. 7200cv. 64,5m x 6,6m x 3,1m. 1 machine à vapeur Turbines Parsons. 3 chaudières White-Forster. 3 hélices. 28 nœuds. Equipage : 62 hommes dont 4 officiers, 1 premier maître-mécanicien, 6 second-maîtres, 49 hommes d'équipage et 2 agents de service.
Armement : 6 canons de 65mm + 3 tubes lance-torpilles de 450mm.

Symboles de coque : 05/08/1911 : V – 01/11/1911 : IV – juin 1912 : J

1er bâtiment de la marine Française à être équipé de chaudières White-Forster, le Janissaire lors des essais, enregistre des résultats inférieurs à ceux des bâtiments de même type lors des essais de vitesse.
On décrie cet équipement nouveau, sans prendre en considération le fait que ses confrères plus rapides bénéficiaient d'une chaudière de plus. Le navire est donc rééquipé de 4 chaudières Normand à turbine.
05/08/1911 : affecté à la 2ème escadrille de Contre-torpilleurs (CT).
Juin 1912 : affecté à la 3ème escadrille de CT de la 1ère Armée Navale en Méditerranée.
14/03/1913 : désigné torpilleur d’Escadre.
1914-1918 : patrouilles et soutien aux opérations navales en Mer Adriatique.
Décembre 1915 : intégré à la 3ème Escadre, dans les parages de Castelorizo, échange de coups de canon avec un sous-marin allemand. L’usure de ses machines ne permet pas de le gagner de vitesse.
15/04/1916 : 3ème escadrille de la 2ème flottille de l’Armée navale (CV Cdt de flottille sur le Contre-torpilleur Dehorter)
Mai 1916 : escorte le sous-marin Franklin de Brindisi à Bizerte.
17/04/1917 : Le Janissaire récupéra les 32 naufragés du Brisbane-River, 4989 t, vapeur anglais coulé par bombes par l’U-35 du Kapitanleutnant Lothar von Arnauld de la Périère. (1)
01/07/1918 : 3ème escadrille de CT à Corfou (CF Cdt d’escadrille sur l’Algérien).
07/06/1920 : condamné.
Il est d'abord destiné à être transformé en but de tir remorqué, mais est finalement vendu à la Société de Matériel Naval du Midi, le 14 octobre 1921.


(1) Brisbane-River : ce navire allait de Malte à Baltimore et fut coulé par 35°30 N et 08°10 W, juste dans l’Ouest du détroit de Gibraltar. Le capitaine, J.M. Pearson, et le chef mécanicien du vapeur furent gardés prisonniers sur le sous-marin. L’équipage se composait de 9 Portugais, 1 Suédois, 6 Russes, 1 Danois, 2 Belges et 15 Anglais. Il se trouve que le Brisbane-River, navire armé, avait débarqué son canon la veille à Gibraltar et ne possédait plus aucun moyen de défense, ce qui fut très regrettable déclare l’officier enquêteur.
D’après le lieutenant anglais qui a fait le rapport, tous les officiers du sous-marin parlaient très bien anglais. Le commandant a demandé s’il y avait eu des blessés, le début de l’attaque ayant eu lieu au canon. La cadence de tir avait été très rapide, 1 coup à la minute. Le capitaine du vapeur possédait un révolver qu’il a remis au commandant du sous-marin. Le sous-marin mesurait environ 300 pieds de long et avait la silhouette des U 21 – U 25. Il portait un pavillon allemand accroché rapidement au périscope.
Le CT Janissaire débarqua les rescapés le lendemain matin à Gibraltar. Le commandant du CT a fait remarquer que s’il avait reçu le SOS plus rapidement, il aurait pu sauver le vapeur. En effet, bien qu’il ait vu le sous-marin à 06h30, le vapeur n’a envoyé son signal de détresse qu’à 07h15. Or le CT était à 30 minutes de route de la position donnée.
A la fin du rapport d’enquête anglais, une note manuscrite de Juillet 1918 indique que le sous-marin a pu être identifié par les Anglais prisonniers. Ce sous-marin avait déjà torpillé 11 navires depuis le 1er Avril 1917, dont les voiliers Marguerite et Miss-Morris. Il avait pris plein de ravitaillement en eau et en vivres, notamment sur le vapeur italien Giuseppe-Accame. Pour son voyage de retour sur Cattaro, il a franchi le détroit de Gibraltar en surface. Les prisonniers qui étaient à bord (6 semble-t-il) sont restés sur le pont pendant cette traversée. Quant à la traversée du canal d’Otrante, elle s’est faite en plongée et les prisonniers ont été gardés dans la partie arrière du sous-marin dont toutes les portes étanches étaient fermées.
Son équipage se compose de 30 hommes. Son commandant est le Kapitanleutnant Lothar von Arnauld de la Périère et son numéro est U 35.

Sources :
« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
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