MEULIERE (1919-1941)

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Meulière, Dragueur de mines du type Albâtre (1919-1941)

Construite aux Ateliers en Chantiers de la Loire à Saint-Nazaire.
Commencée en 1918. Mise à flot en 1918. Mise en service en 1919.

Caractéristiques : 360t. 600cv. 57,6m x 7,9m x 1,9m. 1 chaudière cylindrique. 2 machines alternatives à triple expansion Cochot (1). 11 nœuds. 63 hommes.
Armement : 1 canon de 120mm + 1 canon de 75mm + 1 canon de 65mm.

Symbole de coque : MR

22/08/1917 : date du marché avec les Ets Cochot pour la fourniture des machines.
28/11/1917 : date du marché avec les Ateliers et Chantiers de la Loire.
28/11/1918 : des ouvriers travaillant à bord du dragueur de mines, avaient trouvé à l’embauche du matin, au fond de la chambre des machines, le corps d’un peintre qui était pris de boisson la veille au soir et qui était vraisemblablement tombé en raison de l’obscurité, du haut du pont du navire.
25/05/1919 : recette prononcée.
09/08/1920 : vendu à Saint-Nazaire à Eugène Salles de Marseille pour 465 000 francs, mais la vente sera annulée.
19/01/1922 : désarmée, est remorquée de Saint-Nazaire à Rochefort-sur-Mer par le remorqueur La Victoire pour être transformé en navire de transport de personnel.
29/07/1922 : est remorquée de Rochefort à Toulon.

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28/12/1939 : La Meulière s’échoua une première fois près d’Ajaccio. Après s’être dégagé, il est rentré à Toulon pour réparations.
19/05/1941 : lors d’une sortie pédagogique des élèves de terminale mécanique du Lycée Fesch d’Ajaccio, la Meulière s’échoua de nouveau dans la baie d’Ajaccio, près du petit port de pêcheurs de Castagna.
24/05/1941 : on réussit à dégager le dragueur mais très mal en point, il finit par sombrer, non loin du sec qui a causé sa perte.
29/05/1941 : rayé des listes, la Meulière est considérée comme perdu.

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L’épave de la Meulière se trouve toujours au pied de la roche de la Castagna, près du village de Portigliolo, par un fond allant de 6 à 12 mètres, aux coordonnées : latitude 41° 48.031′ N et longitude 8° 43.743′ E. L’épave est relativement éclatée, conséquence de sa position à faible profondeur, soumise aux colères de la mer. Mais ses beaux restes et surtout son étrange machine propulsive énorme, posée à côté de sa chaudière en font un spot de plongée très attractif. La proximité de la surface et la transparence de l’eau en font un site de choix pour les photographes.

(1) Un fait remarquable : ce bâtiment possédait deux hélices pour un seul moteur. La machine entraînait un arbre terminé par un engrenage énorme qui faisait tourner les deux arbres porte-hélices dans le même sens. Pour virer sur la droite, il fallait une cinquantaine de mètres et pour virer à gauche, il fallait près de cinq cents mètres, à cause du pas identique des hélices (pour éviter ce phénomène, les navires modernes sont équipés d’hélices à pas inversés : les deux hélices tournent en sens inverse).

Armé par un équipage de 3 Officiers et 60 hommes, la Meulière était à l’origine un aviso de 2ème classe comme son sister-ship, le Granit.
Les U-boote de la Première Guerre mondiale avaient infligé des pertes conséquentes aux flottes marchandes alliées, soit par torpillage soit par mouillage de mines.
Pour contrer cette menace, on avait réquisitionné à tour de bras des remorqueurs, des chalutiers et des yachts que l’on avait transformé en patrouilleurs ou en dragueurs.
Puis, comme il n’y en avait jamais assez, on avait transformé d’autres bâtiments pour augmenter les rangs des dragueurs de mines nécessaires au déminage du littoral.
C’est ainsi que la Meulière et son sister-ship le Granit ont été transformés en dragueurs de mines et intégrés au groupe de dragueurs portant des noms de roches : Granit, Meulière, Quartz, Silex, Albâtre, Basalte, etc.
Chose bizarre à l’Etat-Major de la Marine, il faut avoir l’amour des paradoxes pour donner à des bateaux des noms de cailloux…

Sources :
« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
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