BLANCHE (JEANNE) (1905 - 1920)
QUAI DES FLOTTILLES :: MARINE NATIONALE :: BÂTIMENTS DE SURFACE (sauf porte-aéronefs dans Aéronautique Navale) :: bâtiments de surface de la Marine Nationale :: bâtiments de surface - lettre "B"
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BLANCHE (JEANNE) (1905 - 1920)
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Jeanne Blanche (La) est un yacht (inscrit aux registres de l’Etat entre 1905 et 1920).
Construit aux Chantiers et Forges de la Méditerranée à Le Seyne-sur-Mer.
Mis à flot le 29/11/1894.
Caractéristiques : 420 t ; 550 tpc ; 263,5 tjb ; 84,6 tjn ; Plans Lagane ; 60,80 (ht) 51 (pp) x 7,40 x 4,65 m ; TE 3,25 m ; 820 cv à 130 tr/mn ; 1 machine alternative à pilon à triple expansion ; distribution Stephenson ; 1 chaudière cylindrique tubulaire à retour de flammes à 3 foyers Purves timbrée à 10 kg/cm² ; 1 hélice ; 12 nœuds ; 43 hommes.
La coque est en acier. La mâture est du type goélette de guerre, avec phare carré au mât de misaine. La surface de voilure est de 660 mètres carrés, c'est-à-dire cinquante fois environ la section immergée au maitre-couple.
Yacht privé homme fortuné : M. Rodolphe Foulquier (de Montpellier).
Le 22/11/1905 il est légué à l'Etat par son propriétaire. Il deviendra le Yacht de l'Ambassadeur de France à Constantinople.
Navigazette Hebdomadaire, n° 928, Jeudi 7 février 1907 p. 6.
En rubrique « Chronique ~ Marine militaire ».
« L’aviso du gouverneur de l’Afrique Occidentale. ― Le ministre étudie en ce moment le remplacement du yacht Jeanne-Blanche, actuellement à la disposition de gouvernement général de l’Afrique occidentale par l’aviso-torpilleur D’Iberville.
La Jeanne-Blanche est, on s’en souvient, un yacht qui fut légué par un habitant de Montpellier au président de la République, qui le fit affecter à l’Afrique Occidentale pour les tournées du gouverneur général.
La Jeanne-Blanche, après son remplacement, passera à la station navale de Constantinople, pour l’usage de l’ambassade de France. »
En février 1907 il part de Dakar pour une tentative de sauvetage du Jean Bart échoué sur les côtes sahariennes.
En 1908 il remplace la Mouette à la station de Constantinople.
En 1913 il est reconverti en patrouilleur et armé. Il est aussi désigné comme « aviso de 2ème classe ».
Le yacht de l’État Jeanne-Blanche fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 2 août 1914 au 24 octobre 1919 [Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 749.].
En 1914-1918 il fait des patrouilles vers Sébastopol.
En 1920 il est rayé des bâtiments d'active et revendu au civil, est ensuite renommé Drief, armateur inconnu.
1922 : il prend le nom de Saint Helier
1927 : il est renommé Roberto Ivens
1929 : il est rebaptisé Terra Nova
18.02.1930 : il s’échoue et se perd à Burgeo, sur la côte sud de Terre-Neuve.
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Copie extraite de : "La Vie au grand air", n° 341, 23 mars 1905, p.228 et 229
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Histoire du yacht la Jeanne-Blanche lors de son appartenance à la marine de l’État (1905~1920).
Après que le Ministre des Colonies en eut accepté le legs au nom de l’État, le yacht Jeanne-Blanche fut mis en 1906 à la disposition du gouverneur général de l’Afrique occidentale française, Ernest Nestor Roume — nommé à cette fonction par un décret présidentiel du 31 janvier 1902 (J.O. 1er févr. 1902, p. 699) —, pour permettre à ce dernier de se rendre plus aisément d’une colonie à l’autre, ainsi que dans les colonies étrangères. Son commandement fut alors confié à l’Enseigne de vaisseau Pierre de Ribet, mis par la Marine à la disposition du gouverneur.
A l’automne 1907, le bâtiment fut remis à la Marine par l’administration des colonies ; le 17 novembre 1907, sous la qualification d’aviso de 2e classe, il fut placé en réserve normale à Toulon, étant destiné à la station navale de Constantinople pour l’usage de l’ambassadeur de France près la Porte Ottomane, en remplacement de l’aviso Mouette vieillissant. Sous le commandement du Lieutenant de vaisseau Jean-Baptiste Mère, désigné pour cet embarquement en Novembre 1907, il fut conduit début 1908 à la Seyne-sur-Mer, où il reçut divers aménagements en vue de son affectation nouvelle : modification de la voilure ; construction à l’avant d’un poste d’équipage pouvant recevoir trente hommes ; création dans le spardeck des cuisines de l’ambassadeur, du commandant et de l’équipage, ainsi que d’un salon et d’un fumoir ; création dans l’entrepont d’une grande salle à manger, de deux chambres pour l’ambassadeur, avec salle de bains, cabinet de toilette et W.C., de trois chambres d’officiers et de salles à manger ; création à l’arrière de chambres pour les invités et les agents de service ; installation d’un éclairage électrique alimenté par deux dynamos mues par deux moteurs à pétrole ; mise en place d’un projecteur.
Il reçut en outre quatre canons de 37 mm à tir rapide Hotchkiss, modèle 1885, deux à tribord (n°s 233 et 254) et deux à bâbord (n°s 437 et 251).
Entré en armement à Toulon en Juillet 1908, par transbordement du personnel de l’aviso Mouette, la Jeanne-Blanche appareilla de Marseille en Août 1908 à destination de Constantinople.
S’y embarqua l’ambassadeur de France Jean Antoine Ernest Constans — nommé à cette fonction par un décret présidentiel du 27 décembre 1898 (J.O. 28 déc. 1898, p. 7.872) —, qui rejoignait son poste. Quant à la Mouette, elle fut placée en réserve spéciale à Toulon, puis fut vendue à la démolition en Décembre 1910 par le Service des Domaines de ce port pour le prix de 17.233 fr.
Au début de l’année 1913, la Jeanne-Blanche fut momentanément rappelée à Toulon, afin qu’il y soit procédé au changement de sa chaudière, ainsi qu’à l’installation d’un bouilleur et d’un thirion électrique de 10 tonnes. Alors commandée par le Lieutenant de vaisseau Eugène Laborde, elle en repartit en Juillet 1913, avec à son bord l’ambassadeur Louis Maurice Bompard — nommé à cette fonction par un décret du 5 juin 1909 (J.O. 7 juin 1909, p. 6.225) — qui regagnait son poste après avoir été rappelé à Paris.
Après la déclaration de guerre, pour éviter d’être saisie par l’administration ottomane, la Jeanne-Blanche appareilla le 3 août 1914 de Therapia — en turc, Tarabya, riche quartier de Constantinople, situé sur la rive occidentale du Bosphore — pour se réfugier à Sébastopol (Empire de Russie), où elle mouilla le 4, emportant avec elle 18 caisses d’archives secrètes de l’ambassade, simplement identifiées par deux losanges rouges. Elle fut désarmée et ne demeurèrent à bord que cinq ou six marins, dont les soldes et accessoires de soldes furent réglés par le Consul de France à Odessa, conformément aux instructions qui lui furent données à cet effet le 23 juin 1915 par le Ministre de la Marine. Le Journal de la machine, tenu entre le 4 août 1914 et le 18 janvier 1917, révèle le nom des deux officiers mécaniciens qui se succédèrent à cette époque pour assurer l’entretien du bâtiment et en exercer la garde : Deville jusqu’en 1916 et Guillou à partir de 1917. Le Lieutenant de vaisseau Eugène Laborde embarqua alors sur le croiseur cuirassé Pothuau et fut promu au grade de capitaine de corvette par un décret du 19 juin 1917 (J.O. 22 juin 1917, p. 4.813).
A la suite des émeutes bolcheviques qui éclatèrent à Sébastopol à la fin de l’année 1917, par télégramme n° 06.708 du 20 décembre 1917, le Ministre de la Marine ordonna au Capitaine de frégate de réserve Jean de Belloy de Saint-Liénard, qui commandait à Iassy [Iași en langue roumaine, alors capitale provisoire de la Roumanie], la Mission navale française auprès de la Marine roumaine, de déplacer la Jeanne-Blanche de Sébastopol à Odessa (Empire de Russie), en conservant à son bord les archives qui s’y trouvaient en dépôt. Informée de cette décision par le Capitaine de frégate Jean Gallaud, attaché naval à Saint-Pétersbourg, l’Amirauté russe accepta de remettre le bâtiment à la Mission, ce dernier ayant en effet été cédé aux autorités russes, fictivement semble-t-il. L’opération fut confiée à l’enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire André Antoine Saboureau, aidé par le maître fourrier Alphonse Marie Monod et cinq autres marins qui assuraient la garde du navire depuis le 29 novembre 1916 (2) ; leur furent néanmoins adjoints d’autres hommes appartenant à la Mission. Après remise en état des chaudières, qui étaient hors d’usage — ce qui avait auparavant conduit le gouvernement russe à commander des tubes pour les réparer —, la traversée fut effectuée fin Janvier 1918.
De nouvelles émeutes bolcheviques ayant éclaté à Odessa, avec l’accord du commandant de la marine au Grand quartier général des armées roumaines, le chef de la Mission ordonna en Février 1918 au commandant de la Jeanne-Blanche de conduire cette dernière à Chilia — aujourd’hui Chilia-Veche — (Roumanie), bourgade sise sur le delta du Danube.
Au préalable, l’Amirauté roumaine fit procéder par sa Flotte d’opérations au relèvement temporaire d’un barrage de mines qui se trouvait posé à l’embouchure du canal d’Oceakoff. La traversée se fit début Mars 1918, sachant que les 18 caisses d’archives secrètes de l’ambassade de France à Constantinople, qui se trouvaient en dépôt à bord du bâtiment, furent remises le 12, à Iassy, à l’attaché naval près la Légation de France en Roumanie, le Capitaine de frégate Jean Ludovic Marie de Belloy de Saint-Liénard, qui, lui-même, les remit à son chef de poste, Auguste Félix Charles Beaupoil de Saint-Aulaire.
Le personnel de la Mission fut alors été rapatrié en France, en application d’une stipulation du Traité préliminaire signé le 5 mars 1918 à Buftea entre la Roumanie et les Puissances centrales. Ne demeurèrent à bord de la Jeanne-Blanche que le maître fourrier Alphonse Marie Monod et ses hommes, qui furent hiérarchiquement rattachés à l’attaché naval, seul officier de la Marine française demeuré présent en Roumanie jusqu’à la défaite bulgare.
Ils quittèrent la Roumanie le 28 juin 1918 et arrivèrent au Dépôt de Paris le 8 juillet 1918. Leur avaient été adjoints trois sous-officiers ou marins roumains.
Début Avril 1918, la Jeanne-Blanche portait singulièrement le pavillon du Comandor Vasile Scodrea, commandant en chef la flotte roumaine, et ce sans que l’attaché naval à la Légation de France en eut été préalablement avisé. Par une lettre du 27 avril, ce dernier en demanda officiellement les motifs à l’amiral, commandant la marine au Grand quartier général roumain, afin d’être en mesure de « prendre les dispositions nécessitées par ce nouvel état de choses et de rendre compte à Paris ».
On ne sait quel sort fut réservé à cette protestation diplomatique.
Après la réouverture du Danube à la navigation, la Jeanne-Blanche fut remorquée de Chilia à Galatz [Galați en langue roumaine, Moldavie roumaine], où elle fut amarrée à poste fixe. Avec un nouvel équipage monté à bord le 9 décembre 1918, elle appareilla le lendemain pour Constantinople, où elle mouilla le 12.
La Jeanne-Blanche fut radiée de la Liste des bâtiments de la flotte le 1er octobre 1920 (Bull. off. Marine 1920, n° 30, p. 367), puis fut mise en vente le 23 décembre suivant par le Bureau des Domaines de Toulon selon la procédure d’adjudication publique sur soumissions cachetées (J.O. 8 déc. 1920, p. 20.150).
Sources :
« Dictionnaire de la flotte de guerre française... tome II » par le Capitaine de frégate J-M. Roche
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Extrait du "Petit Journal", n° 10.357, Mardi 7 mars 1905, p. 4
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Extrait du "Journal Officiel" du 6 octobre 1905, p. 5.922
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Extrait de "L’Excelcior", n° 294, Mardi 5 septembre 1911, p. 2
Jeanne Blanche (La) est un yacht (inscrit aux registres de l’Etat entre 1905 et 1920).
Construit aux Chantiers et Forges de la Méditerranée à Le Seyne-sur-Mer.
Mis à flot le 29/11/1894.
Caractéristiques : 420 t ; 550 tpc ; 263,5 tjb ; 84,6 tjn ; Plans Lagane ; 60,80 (ht) 51 (pp) x 7,40 x 4,65 m ; TE 3,25 m ; 820 cv à 130 tr/mn ; 1 machine alternative à pilon à triple expansion ; distribution Stephenson ; 1 chaudière cylindrique tubulaire à retour de flammes à 3 foyers Purves timbrée à 10 kg/cm² ; 1 hélice ; 12 nœuds ; 43 hommes.
La coque est en acier. La mâture est du type goélette de guerre, avec phare carré au mât de misaine. La surface de voilure est de 660 mètres carrés, c'est-à-dire cinquante fois environ la section immergée au maitre-couple.
Yacht privé homme fortuné : M. Rodolphe Foulquier (de Montpellier).
Le 22/11/1905 il est légué à l'Etat par son propriétaire. Il deviendra le Yacht de l'Ambassadeur de France à Constantinople.
Navigazette Hebdomadaire, n° 928, Jeudi 7 février 1907 p. 6.
En rubrique « Chronique ~ Marine militaire ».
« L’aviso du gouverneur de l’Afrique Occidentale. ― Le ministre étudie en ce moment le remplacement du yacht Jeanne-Blanche, actuellement à la disposition de gouvernement général de l’Afrique occidentale par l’aviso-torpilleur D’Iberville.
La Jeanne-Blanche est, on s’en souvient, un yacht qui fut légué par un habitant de Montpellier au président de la République, qui le fit affecter à l’Afrique Occidentale pour les tournées du gouverneur général.
La Jeanne-Blanche, après son remplacement, passera à la station navale de Constantinople, pour l’usage de l’ambassade de France. »
En février 1907 il part de Dakar pour une tentative de sauvetage du Jean Bart échoué sur les côtes sahariennes.
En 1908 il remplace la Mouette à la station de Constantinople.
En 1913 il est reconverti en patrouilleur et armé. Il est aussi désigné comme « aviso de 2ème classe ».
Le yacht de l’État Jeanne-Blanche fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 2 août 1914 au 24 octobre 1919 [Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 749.].
En 1914-1918 il fait des patrouilles vers Sébastopol.
En 1920 il est rayé des bâtiments d'active et revendu au civil, est ensuite renommé Drief, armateur inconnu.
1922 : il prend le nom de Saint Helier
1927 : il est renommé Roberto Ivens
1929 : il est rebaptisé Terra Nova
18.02.1930 : il s’échoue et se perd à Burgeo, sur la côte sud de Terre-Neuve.
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Copie extraite de : "La Vie au grand air", n° 341, 23 mars 1905, p.228 et 229
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Histoire du yacht la Jeanne-Blanche lors de son appartenance à la marine de l’État (1905~1920).
Après que le Ministre des Colonies en eut accepté le legs au nom de l’État, le yacht Jeanne-Blanche fut mis en 1906 à la disposition du gouverneur général de l’Afrique occidentale française, Ernest Nestor Roume — nommé à cette fonction par un décret présidentiel du 31 janvier 1902 (J.O. 1er févr. 1902, p. 699) —, pour permettre à ce dernier de se rendre plus aisément d’une colonie à l’autre, ainsi que dans les colonies étrangères. Son commandement fut alors confié à l’Enseigne de vaisseau Pierre de Ribet, mis par la Marine à la disposition du gouverneur.
A l’automne 1907, le bâtiment fut remis à la Marine par l’administration des colonies ; le 17 novembre 1907, sous la qualification d’aviso de 2e classe, il fut placé en réserve normale à Toulon, étant destiné à la station navale de Constantinople pour l’usage de l’ambassadeur de France près la Porte Ottomane, en remplacement de l’aviso Mouette vieillissant. Sous le commandement du Lieutenant de vaisseau Jean-Baptiste Mère, désigné pour cet embarquement en Novembre 1907, il fut conduit début 1908 à la Seyne-sur-Mer, où il reçut divers aménagements en vue de son affectation nouvelle : modification de la voilure ; construction à l’avant d’un poste d’équipage pouvant recevoir trente hommes ; création dans le spardeck des cuisines de l’ambassadeur, du commandant et de l’équipage, ainsi que d’un salon et d’un fumoir ; création dans l’entrepont d’une grande salle à manger, de deux chambres pour l’ambassadeur, avec salle de bains, cabinet de toilette et W.C., de trois chambres d’officiers et de salles à manger ; création à l’arrière de chambres pour les invités et les agents de service ; installation d’un éclairage électrique alimenté par deux dynamos mues par deux moteurs à pétrole ; mise en place d’un projecteur.
Il reçut en outre quatre canons de 37 mm à tir rapide Hotchkiss, modèle 1885, deux à tribord (n°s 233 et 254) et deux à bâbord (n°s 437 et 251).
Entré en armement à Toulon en Juillet 1908, par transbordement du personnel de l’aviso Mouette, la Jeanne-Blanche appareilla de Marseille en Août 1908 à destination de Constantinople.
S’y embarqua l’ambassadeur de France Jean Antoine Ernest Constans — nommé à cette fonction par un décret présidentiel du 27 décembre 1898 (J.O. 28 déc. 1898, p. 7.872) —, qui rejoignait son poste. Quant à la Mouette, elle fut placée en réserve spéciale à Toulon, puis fut vendue à la démolition en Décembre 1910 par le Service des Domaines de ce port pour le prix de 17.233 fr.
Au début de l’année 1913, la Jeanne-Blanche fut momentanément rappelée à Toulon, afin qu’il y soit procédé au changement de sa chaudière, ainsi qu’à l’installation d’un bouilleur et d’un thirion électrique de 10 tonnes. Alors commandée par le Lieutenant de vaisseau Eugène Laborde, elle en repartit en Juillet 1913, avec à son bord l’ambassadeur Louis Maurice Bompard — nommé à cette fonction par un décret du 5 juin 1909 (J.O. 7 juin 1909, p. 6.225) — qui regagnait son poste après avoir été rappelé à Paris.
Après la déclaration de guerre, pour éviter d’être saisie par l’administration ottomane, la Jeanne-Blanche appareilla le 3 août 1914 de Therapia — en turc, Tarabya, riche quartier de Constantinople, situé sur la rive occidentale du Bosphore — pour se réfugier à Sébastopol (Empire de Russie), où elle mouilla le 4, emportant avec elle 18 caisses d’archives secrètes de l’ambassade, simplement identifiées par deux losanges rouges. Elle fut désarmée et ne demeurèrent à bord que cinq ou six marins, dont les soldes et accessoires de soldes furent réglés par le Consul de France à Odessa, conformément aux instructions qui lui furent données à cet effet le 23 juin 1915 par le Ministre de la Marine. Le Journal de la machine, tenu entre le 4 août 1914 et le 18 janvier 1917, révèle le nom des deux officiers mécaniciens qui se succédèrent à cette époque pour assurer l’entretien du bâtiment et en exercer la garde : Deville jusqu’en 1916 et Guillou à partir de 1917. Le Lieutenant de vaisseau Eugène Laborde embarqua alors sur le croiseur cuirassé Pothuau et fut promu au grade de capitaine de corvette par un décret du 19 juin 1917 (J.O. 22 juin 1917, p. 4.813).
A la suite des émeutes bolcheviques qui éclatèrent à Sébastopol à la fin de l’année 1917, par télégramme n° 06.708 du 20 décembre 1917, le Ministre de la Marine ordonna au Capitaine de frégate de réserve Jean de Belloy de Saint-Liénard, qui commandait à Iassy [Iași en langue roumaine, alors capitale provisoire de la Roumanie], la Mission navale française auprès de la Marine roumaine, de déplacer la Jeanne-Blanche de Sébastopol à Odessa (Empire de Russie), en conservant à son bord les archives qui s’y trouvaient en dépôt. Informée de cette décision par le Capitaine de frégate Jean Gallaud, attaché naval à Saint-Pétersbourg, l’Amirauté russe accepta de remettre le bâtiment à la Mission, ce dernier ayant en effet été cédé aux autorités russes, fictivement semble-t-il. L’opération fut confiée à l’enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire André Antoine Saboureau, aidé par le maître fourrier Alphonse Marie Monod et cinq autres marins qui assuraient la garde du navire depuis le 29 novembre 1916 (2) ; leur furent néanmoins adjoints d’autres hommes appartenant à la Mission. Après remise en état des chaudières, qui étaient hors d’usage — ce qui avait auparavant conduit le gouvernement russe à commander des tubes pour les réparer —, la traversée fut effectuée fin Janvier 1918.
De nouvelles émeutes bolcheviques ayant éclaté à Odessa, avec l’accord du commandant de la marine au Grand quartier général des armées roumaines, le chef de la Mission ordonna en Février 1918 au commandant de la Jeanne-Blanche de conduire cette dernière à Chilia — aujourd’hui Chilia-Veche — (Roumanie), bourgade sise sur le delta du Danube.
Au préalable, l’Amirauté roumaine fit procéder par sa Flotte d’opérations au relèvement temporaire d’un barrage de mines qui se trouvait posé à l’embouchure du canal d’Oceakoff. La traversée se fit début Mars 1918, sachant que les 18 caisses d’archives secrètes de l’ambassade de France à Constantinople, qui se trouvaient en dépôt à bord du bâtiment, furent remises le 12, à Iassy, à l’attaché naval près la Légation de France en Roumanie, le Capitaine de frégate Jean Ludovic Marie de Belloy de Saint-Liénard, qui, lui-même, les remit à son chef de poste, Auguste Félix Charles Beaupoil de Saint-Aulaire.
Le personnel de la Mission fut alors été rapatrié en France, en application d’une stipulation du Traité préliminaire signé le 5 mars 1918 à Buftea entre la Roumanie et les Puissances centrales. Ne demeurèrent à bord de la Jeanne-Blanche que le maître fourrier Alphonse Marie Monod et ses hommes, qui furent hiérarchiquement rattachés à l’attaché naval, seul officier de la Marine française demeuré présent en Roumanie jusqu’à la défaite bulgare.
Ils quittèrent la Roumanie le 28 juin 1918 et arrivèrent au Dépôt de Paris le 8 juillet 1918. Leur avaient été adjoints trois sous-officiers ou marins roumains.
Début Avril 1918, la Jeanne-Blanche portait singulièrement le pavillon du Comandor Vasile Scodrea, commandant en chef la flotte roumaine, et ce sans que l’attaché naval à la Légation de France en eut été préalablement avisé. Par une lettre du 27 avril, ce dernier en demanda officiellement les motifs à l’amiral, commandant la marine au Grand quartier général roumain, afin d’être en mesure de « prendre les dispositions nécessitées par ce nouvel état de choses et de rendre compte à Paris ».
On ne sait quel sort fut réservé à cette protestation diplomatique.
Après la réouverture du Danube à la navigation, la Jeanne-Blanche fut remorquée de Chilia à Galatz [Galați en langue roumaine, Moldavie roumaine], où elle fut amarrée à poste fixe. Avec un nouvel équipage monté à bord le 9 décembre 1918, elle appareilla le lendemain pour Constantinople, où elle mouilla le 12.
La Jeanne-Blanche fut radiée de la Liste des bâtiments de la flotte le 1er octobre 1920 (Bull. off. Marine 1920, n° 30, p. 367), puis fut mise en vente le 23 décembre suivant par le Bureau des Domaines de Toulon selon la procédure d’adjudication publique sur soumissions cachetées (J.O. 8 déc. 1920, p. 20.150).
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