DENIS DE RIVOYRE Camille

Situation de famille

Contre-Amiral Camille Louis Marie Claude DENIS de RIVOYRE.
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Né le 26 décembre 1886 à Vernon (Eure)
Décédé, à l’âge de 78 ans, le 6 juillet 1964 à Cère (Landes).

Fils de Louis Barthélémy et de Alice de Saulles.

Marié avec Marguerite de Poyferré de Cère.
Fille du Baron Edouard de Poyferré de Cère.

Carrière

Temps de Service dans la Royale : 36 ans
Temps de Service à la mer : 24 ans
Temps de Commandement : + de 6 ans
Date d’entrée dans la Marine : 1903

Il devient Aspirant le 05 octobre 1906.
Au 1er janvier 1908, il embarque sur le croiseur Alger à la Division Navale d'Extrême-Orient.
Il passe au grade d’Enseigne de Vaisseau le 05 octobre 1908.
Le 1er janvier 1909, il est affecté au port de Rochefort.
Le 1er janvier 1911, il embarque sur le Croiseur Cuirassé Ernest-Renan à la 1ère Escadre.
A partir du 1er janvier 1912, il est affecté sur le Bâtiment de Transport Bien-Hoa  au Maroc.
Il embarque en janvier 1913, sur le Sous-marin Archimède à la 1ère Escadrille de sous-marins de la 2ème Escadre légère à Cherbourg
Il sera cité à l'Ordre de l'Armée Navale en 1915 pour « ses grandes qualités techniques et sa haute valeur morale », lorsque l’Archimède, après avoir coulé un Bâtiment de Transport ennemi, se trouva en fâcheuse posture le 29 décembre 1915.
Il devient Lieutenant de Vaisseau le 29 septembre 1916.
Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1917.
Il se retrouve de nouveau affecté à Rochefort à partir du 1er janvier 1918.
Il reçoit la Croix de Guerre puis le 1er janvier 1921, il embarque sur le Croiseur Cuirassé Jeanne d’Arc, Bâtiment-école d'Application des Officiers de Marine.
Il est breveté de l'École Supérieure de la Marine en 1922.
Il est fait Capitaine de Corvette le 21 décembre 1923 et Capitaine de Frégate le 05 mars 1928.
Il commande le Contre-Torpilleur Lynx du 07 décembre 1929 au 06 août 1931.
Officier de la Légion d'Honneur, Il devient Sous-chef d'État-Major à l'Inspection Générale des Forces Maritimes du Nord au 1er janvier 1932.
Au 07 mars 1934, il devient Attaché Naval à l'ambassade de France de Berlin et à la Légation française à La Haye. S’y ajoutera en 1936, et pour quelques mois, le poste d’Attaché Naval auprès de la Légation de France à Copenhague et à Oslo.
Il devient Capitaine de Vaisseau le 02 mars 1935.
Il est Commandant du Cuirassé Lorraine du 20 octobre 1936 au 20 août 1938.
Au 24 octobre 1938, il est affecté à Londres.
Darlan et Vichy, le firent nommer Chef du Secrétariat de Coordination (novembre 1940/octobre 1941), Inspecteur de l’Apprentissage Maritime (novembre 1941/mai 1942) et Représentant Permanent du Commandant en Chef des Force Militaires en Zone Occupée (mai/décembre 1942).

Parcours.

Voilà un Amiral qui doit tout particulièrement l’avancée de sa carrière à son épouse.
Issu d’une famille de la noblesse de terre en déclin, son mariage avec Marguerite de Poyferré de Cère, fille du richissime Baron Edouard, lui ouvre les portes des salons parisiens et par la suite de la « diplomatie navale ».
Il lui faudra quand même attendre 26 ans de service avant d’avoir un commandement « à la mer » relativement prestigieux, celui du Contre-torpilleur Lynx en 1929.
Sa citation de 1915, pour ses « exploits » à bord du Sous-marin Archimède, ne sont qu’affaire de circonstances et de chance, il faut le souligner.
Denis de Rivoyre est bien plus à son aise dans les salons mondains qu’à la passerelle d’un Bâtiment de Guerre et même le commandement du Cuirassé Lorraine, prestigueux s’il en est, ne laissera pas un souvenir impérissable à ses officiers, sinon pour les cocktails et les hautes personnalités reçues à son bord.
Diplomate « naval » avant tout, les différents postes d’Attaché d’ambassades et légations qu’il obtint dans les années 30, ne peuvent cacher le peu de « métier » de l’homme. L’activité de « renseignements » propre à ses affectations ne dépassant guère pour lui que les « ragots de salon ».
Son affectation à Londres en 1938 n’est du en grande partie qu’à sa parfaite maitrise de l’anglais.
L’Amiral Darlan lui donnera des postes à la mesure de ses compétences avec pour seul objectif de placer un Amiral de plus dans l’administration de Vichy.
Tour à tour Chef du Secrétariat de coordination, Inspecteur de l’Apprentissage Maritime et finalement Représentant Permanent du Commandant en Chef des Forces Militaires en Zone Occupée, l’Amiral Denis de Rivoyre fut « la potiche de service », une flute de champagne à la main et un petit four dans le gosier.

Conclusion

Denis de Rivoyre n’était ni plus ni moins qu’un marin de salon.
Avec 6 ans de commandement en 36 ans de service, il n’est point besoin de s’étendre longuement sur les compétences de l’homme. Que celui-ci soit devenu « Amiral » est proprement miraculeux et du, tout autant et uniquement, au statut familiale de son épouse qu’à sa capacité à briller en société. Il ne se montra jamais à la hauteur dans aucun des postes qu’il occupa, ni « à la mer » où il comptait uniquement sur le professionnalisme de ses officiers, ni à terre où « ses ragots entendus dans les salons » comme Attaché Naval, ne furent d’aucune utilité pour les Services de Renseignements de la Marine.
Pour une fois, laissons la conclusion de cette biographie à l’Amiral Darlan qui dit de lui en 1942 : « Denis de Rivoyre, un Officier Général ayant atteint son plafond ».
J’ajouterai simplement que pour lui, le plafond était particulièrement bas.

Super comme d'habitude Joël.

Une chose m'interpelle.

Il est né à Cére (Landes)

Il épouse une Poyferré de Cére....
Parfois le hasard fait bien les choses.

Pas vraiment Jean-Paul, il est décédé à Cère mais né à Vernon dans l'Eure. Quant à son épouse landaise, elle était née à New York.

au tant pour moi...donc son épouse ou du moins ses ancêtres ont rajouté le nom de la ville à leur nom...ou quelque chose dans le genre.

La baronnie de Cère appartenait à la famille de sa femme depuis le XVIIIème siècle.
La seigneurie de Cère est revendiquée par un couvent de religieuses de Mont-de-Marsan depuis le Moyen Âge. Mais au XVIIIe siècle, la famille de Poyferré, originaire de Mont-de-Marsan, obtient la seigneurie et y construit le château de Cère.
Le château est une demeure d’architecture classique du XVIIIe siècle, faite d’un corps de logis à trois étages, lui-même flanqué d’un pavillon carré. C'est une propriété familiale qui ne se visite pas.
La fortune de la famille date de Louis XVIII qui éleva au titre de Baron de Cère le député-maire de Mont-de-Marsan Poyferré.
Aujourd'hui le dernier descendant direct de la famille gère essentiellement le vaste domaine forestier et les chasses qui s'y déroulent.

Merci Joël pour toutes ces infos, claires et précises.