DARLAN Jean Louis François Xavier
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DARLAN Jean Louis François Xavier
Amiral Jean Louis François Xavier DARLAN
Fils de Jean Baptiste (Ministre, Garde des Sceaux) et de Marie Marguerite Espagnac
Né le 7 août 1881 - Nérac (Lot-et-Garonne).
Décédé à l’âge de 61 ans le 24 décembre 1942 - Alger (Algérie).
Inhumé - Mers-el-Kébir (Algérie).
Marié à Berthe Morgan, 1 enfant.
Carrière
Temps de Service dans la Royale 40 ans
Temps de Service à la mer 29 ans
Temps de Commandement presque 11 ans
Date d’entrée dans la Marine 1899
Fait Aspirant le 1er août 1901 et affecté au port de Toulon.
Il est le 1er janvier 1903, sur le croiseur Bugeaud à l’Escadre d'Extrême-Orient.
Il devient Enseigne de Vaisseau le 05 octobre 1904.
Au 1er janvier 1906, il est affecté stagiaire sur l’aviso La Couronne à l’École de canonnage et sortira Officier Breveté Canonnier.
Le 1er janvier 1908, il est affecté sur le croiseur d’Entrecasteaux à la Division Navale d'Extrême-Orient.
A partir du 1er janvier 1909, il embarque sur l'aviso Chamois de l’École des Pilotes.
Au 1er janvier 1911, il est nommé au port de Toulon.
Nommé Lieutenant de Vaisseau au 1er janvier 1912, il rejoint le croiseur cuirassé Victor Hugo à la 2ème Escadre.
Au 1er janvier 1914, il est affecté sur le croiseur cuirassé Jeanne d’Arc à l’École d'Application des Aspirants.
En septembre 1914, il rejoint la Brigade des Fusiliers Marins, au service des Batteries d'Artillerie.
Le 02 octobre 1914, il prend à Toul le commandement du 1er Détachement de Canonniers-marins pour assurer la défense de la ville.
En Octobre 1914, il supervise la construction de batteries casematées à Lucey, Jaillon, Villey-Saint-Etienne, Romont.
En novembre 1914, il assure le commandement de la batterie du Bois de Vignot.
En juin 1915, il est affecté au Bois de la Lampe près de Nancy.
En Juillet 1915, il supervise la construction d’une batterie aux Bois Communaux de Fulleren près de la gare de Waldighofen.
Au début 1916, commande la 8ème Batterie de Canonniers-marins positionnée entre Reims et Soissons
Il est affecté à Verdun en mai 1916.
Au printemps 1917, il prend le commandement des 2ème et 6ème Batteries Mobiles dans le secteur de la 5ème et de la 10ème Armées.
De juillet à octobre 1917, il est chargé de coordonner l'action des 3ème, 4ème, 5ème et 8ème Batteries Mobiles et de huit canonnières fluviales durant l'offensive des Flandres.
A la fin de 1917, il est affecté dans le secteur de Saint-Quentin avec les 1ère, 9ème et 10ème Batteries Mobiles.
Au Début 1918, il prend le commandement du 4ème Groupe installé à Villenauxe.
A partir du 24 mars 1918, il est engagé avec les 3ème, 10ème et 12ème Batteries Mobiles dans le secteur de Noyon puis de Carlepont.
Le 09 juin 1918, il participe à la bataille du Matz.
Il est nommé Capitaine de Corvette le 11 juillet 1918
De septembre 1918 à l‘Armistice, il est engagé dans les secteurs de Woëvre et Meuse durant les offensives de Saint-Mihiel et de Meuse-Argonne, au profit de la II° Armée française et de la I° Armée américaine.
Il recevra 4 citations durant la 1ère Guerre Mondiale en 1915(2) et 1918 (2) et aura servi successivement en Alsace, à Verdun, en Champagne et en Argonne.
Il prend le Commandement de la Flottille de Surveillance du Rhin en 1919.
Il est nommé Capitaine de Frégate le 1er aout 1920.
Au 1er janvier 1921, il est affecté sur le Croiseur Cuirassé Montcalm comme Chef d'État-Major du Contre-amiral Félix Thomine, à la Division Navale d'Extrême-Orient.
Il commande l’Aviso Chamois et l’Ecole de Pilotage à partir de 1922 puis l’Aviso Ancre en 1924.
Il est désigné Chef d’Etat-major de la 3ème Division de Ligne en 1925.
Il est nommé Capitaine de vaisseau le 17 janvier 1926.
Il sera le Chef de Cabinet du Ministre de la Marine Georges Leygues en 1926.
Il est désigné Commandement de l’Ecole d’Application des Enseignes de Vaisseau et du croiseur-école Jeanne d’Arc en 1927 puis du croiseur Edgar Quinet l’année suivante.
Il est fait Contre-amiral le 18 novembre 1929.
Il devient Commandant de la Marine en Algérie le 20 mars 1930.
Il prend le Commandement de la 1ère Division Légère à compter du 08 juin 1931.
Il retrouve son poste de Directeur du Cabinet Militaire du Ministre de la Marine à partir du 26 juin 1932.
Il est nommé Vice-amiral le 04 décembre 1932.
Il prend le commandement de l’Escadre de l’Atlantique en 1934.
Il est nommé Chef d’Etat-major de la Marine le 1er janvier 1937.
Le 24 juin 1939 il devient Amiral de la Flotte puis en septembre Commandant en Chef des Forces Maritimes Françaises.
Il devient Ministre de la Marine le 16 juin 1940.
Il devient Vice-président du Conseil, Ministre des Affaires Etrangères et de l’Intérieur le 09 février 1941.
Le 10 février 1941, il est nommé Chef du Gouvernement du Maréchal Pétain et son successeur en cas d’empêchement (acte constitutionnel du 21 février 1941).
Il dirigera le Gouvernement jusqu’en avril 1942 et il sera remplacé par Pierre Laval.
Il devient Commandant en Chef des Forces Armées Françaises.
En novembre 1942, il se rallie aux Alliés à Alger après le Débarquement en Afrique du Nord.
Il est déchu de la Nationalité Française par le Gouvernement de Vichy le 27 novembre 1942.
Il est assassiné le 24 décembre 1942 à Alger par Fernand Bonnier de la Chapelle. Ce dernier sera jugé et exécuté de manière expéditive et l’enquête abandonnée « pour raison d’Etat ».
Il sera inhumé le 29 avril 1964, Mers-el-Kébir à proximité du carré des marins victimes de l’attaque de juillet 1940. Sa tombe, comme d’autres, et l’ossuaire du cimetière militaire, seront profanées en novembre 2005.
Décorations
Chevalier de la Légion d’Honneur le 18 mai 1915, Officier le 16 juin 1920, Commandeur le 31 décembre 1930, Grand Officier le 31 décembre 1935, Grand Croix le 21 décembre 1937.
Croix du Combattant
Médaille des Dardanelles
Médaille Interalliée de la Victoire
Médaille Commémorative de la Grande Guerre
Officier du Mérite Maritime
Chevalier du Mérite Agricole
Médaille militaire : 9 avril 1940.
Parcours
Fils d’un Ministre, Garde des Sceaux, et d’une famille de marins de la Royale, François Darlan aurait du devenir militaire ou politicien, il a voulu être l’un et l’autre, c’est sans doute ce qui l’a perdu.
Artilleur de Marine exceptionnel, ses états de service durant la 1ère Guerre Mondiale l’attestent avec certitude, ses « services à la mer » sont pour le moins réduits à la stricte nécessité imposée par l’obtention des grades. Son père et l’ami de celui-ci, Georges Leygues Ministre de la Marine à partir de 1926, lui permettent de gravir les échelons tout en se créant un carnet d’adresses politique et des réseaux puissants au sein de la Royale. C’est le type même de l’officier d’Etat-major de l’entre deux guerres fréquentant à la fois les cercles militaires et politiques. Darlan sait très vite se créer une véritable cour où l’on retrouvera par la suite une forte proportion des Amiraux de Vichy.
Républicain à tendance centre-gauche et agnostique, il n’était pourtant pas spécialement anticlérical, raciste et antisémite. Proche de Léon Blum, il sut parfaitement, devenu Chef d’Etat-major de la Marine en 1937, assurer le développement final de la Royale dont il avait fait dès 1932, sa priorité. C’est en grande partie grâce à François Darlan si la Royale était devenue à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale la 4ème Marine Militaire au monde.
C’est tout naturellement qu’il devint Ministre du premier gouvernement Pétain puis Chef du second gouvernement du Maréchal. Pourtant, celui qui devint le plus collaborationniste des vichyste des années 40/42, avait commencé par refuser l’Armistice de juin 1940, sa Royale étant quasiment intacte, avant de revenir très vite à une réalité plus politique qui lui assurait de rester parmi les « chefs » du moment.
Présent auprès de Pétain lors de rencontres avec Hitler ou Goering, il exigeait toujours plus de collaboration avec l’occupant, pensant naïvement obtenir des avantages pour la France, de la part des nazis. Après Mers-el-Kébir, il mit tout en œuvre, heureusement sans succès, pour mettre ce qui restait de l’Armée Française des Colonies et de l’Afrique du Nord au côté des allemands contre les Forces Alliées.
Il est certain pourtant aujourd’hui qu’il gardait, au même moment, des contacts avec les britanniques et les américains, ce qui en dit long sur le personnage qu’il était devenu en une aussi brève période.
C’est le hasard, conjugué à la maladie de son fils, qui le fit être présent à Alger lors du débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Dans un premier temps, il encouragea les forces françaises à combattre les anglo-américains, et comme pour l’armistice de juin 40, sentant qu’il perdait la partie il tourna casaque et les soutint pour obtenir leur reconnaissance militaire et politique. C’était d’autant plus facile que les américains se méfiaient et détestaient le Général de Gaulle et que le Général Giraud refusait de quitter Gibraltar où il sentait en sécurité.
Il tenta ensuite de convaincre l’Amiral de Laborde d’envoyer la Royale de Toulon à Alger et à ne pas ordonner le sabordage de la Flotte, comme il l’avait lui même décidé quelques temps plus tôt. Il savait pourtant que les amiraux à Toulon refuseraient de l’entendre même sous le prétexte que le Maréchal Pétain était à ses yeux dans l’incapacité de gouverner sous le joug allemand. L’Amiral Darlan était manifestement, dans ces noires journées, devenu une véritable girouette voulant se laisser des portes de sortie dans toutes les directions possibles, simplement pour garder un soupçon de pouvoir et l’impression fugace de peser encore sur une Histoire qui lui échappait pourtant totalement. Être déchu de sa nationalité française par Vichy le même jour que celui où la Flotte se saborda à Toulon, finit sans doute par lui enlever ses dernières illusions. Son assassinat moins d’un mois plus tard mit fin à l’existence d’un homme qui n’était déjà plus qu’une marionnette de l’Histoire.
Conclusion
Héros de la 1ère Guerre Mondiale, salaud de la Seconde, l’Amiral Darlan et son mentor le Maréchal Philippe Pétain sont étrangement semblables. De même son successeur , Pierre Laval, pourfendeur des Ligues d’extrême droite et qui obtint leur interdiction, lui ressembla beaucoup dans l’abjecte de la collaboration.
Oui Darlan fut un héros... comme Artilleur Terrestre de Marine en 14/18. Était-il un vrai marin, certainement pas. Un père Garde des sceaux, dont le meilleur ami se nomme Georges Leygues, cela ouvre des portes, et pour peu que l’on soit doué pour les jeux politiques et les alliances de circonstance, toutes les portes. Tout ne peut être négatif chez cet homme et rendons lui justice qu’il fut, avec Georges Leygues, à l’initiative du renouveau de la Royale des années 30.
Ministre de la Marine en 40, Chef du Gouvernement 6 mois plus tard, devenir le calife à la place du Calife dirait-on aujourd’hui, voilà le véritable visage de Monsieur Darlan. Toutes ses actions sous Vichy se résument à la collaboration la plus totale avec l’Axe, que ce soit avec Hitler ou Mussolini. Bien sûr, en fin politique qu’il se croyait être et en personnage incontournable qu’il se voyait devenu, il jouait aux échecs avec l’occupant, voulant toujours obtenir des contre-parties à sa collaboration. Il était mis échec et mat à chaque fois, mais au delà sans doute de lui offrir l’impression de se donner bonne conscience, cela lui permettait surtout de jouer un semblant de double jeu et de pouvoir suivre le sens du vent au cas ou celui-ci tournerait. Il agaça tellement les nazis que ceux-ci demandèrent son remplacement par Pierre Laval, non qu’il ne soit pas un collaborateur zélé mais parce que son jeu politique en faisait un personnage auquel ils ne pouvaient accorder la moindre confiance.
S’il se trouva à Alger en novembre 1942, ce n’est certainement pas pour raison d’état mais bien uniquement pour se rendre au chevet de son fils gravement malade.
On en arrive alors au granguignolesque de la politique des Alliés en cette fin 1942. Voilà donc américains et britanniques qui confie l’Afrique du Nord libérée au Général Giraud et ... à l’Amiral Darlan et misent tout sur l’alliance de deux hommes qui sont l’un comme l’autre des idolâtres de Pétain et qui vont tout simplement continuer d’appliquer la politique vichyste.
Son assassinat 24 décembre 1942 à Alger par Fernand Bonnier de la Chapelle mettra fin à cette situation ubuesque, même si les véritables commanditaires du crime ne seront jamais poursuivis, ni d’ailleurs connus, « pour raison d’état ». Alors, gaullistes, giraudistes, SOE britanniques OSS américain, tous avaient des raisons à voir disparaître Darlan tout autant qu’à le conserver bien vivant. La thèse la plus probable à mes yeux restant celle d’une opération montée par le SOE britannique en collaboration avec les gaullistes. L’attitude du Général de Gaulle, notamment le fait qu’il fit transféré la dépouille de l’Amiral Darlan au cimetière militaire de Mers-el-Kébir atteste la thèse comme quoi il n’était pas au courant du complot visant à l’assassiner.
joel16- Permanent
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