LORRAINE (1916-1953)

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Lorraine, Cuirassé du type Provence (1916-1953)

Construit à Saint-Nazaire. Commencé le 01/07/1912. Mis à flot le 21/04/1913.
Mis en service le 01/07/1916.

Caractéristiques : 23 500t. 32 000cv. 164,9m x 27m x 9,8m. 24 chaudières Guyot Du Temple. 21 nœuds. Ceinture cuirassée de 270mm. 1190 hommes.
Armement : 10 canons de 340mm + 18 canons de 140mm + 8 canons Hotchkiss de 47mm + 4 tubes lance-torpilles de 450mm + 2 hydravions

01/09/1915 : début des essais.
01/07/1916 : affecté à la 1ère Division de la 1ère Escadre. Dont la mission principale est d'empêcher la sortie de la flotte austro-hongroise de la mer adriatique. Ils maintiendront leur position sur Corfou.
01/12/1916 : la Lorraine est engagée dans les « Vêpres grecques » (événements de novembre pour les Grecs) avec 22 autres bâtiments, dont le Mirabeau qui ouvre le feu sur la capitale grecque.
1917 : une partie de l’équipage de la Lorraine fut débarquée pour participer à la lutte anti-sous-marine. Le cuirassé ne connut guère d'action pendant la Grande Guerre, en particulier du fait de son carénage à Toulon, si ce n'est son transport du Maréchal Joffre aux Etats-Unis.
Octobre 1919  à juillet 1921: de concert avec le cuirassé la Provence les deux cuirassés vont rallier Constantinople pour y former le noyau de l'escadre de Méditerranée orientale.

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10/11/1921 au 04/12/1922 : la Lorraine entre au bassin pour une refonte d’armement, le mât avant a été remplacé par un mat tripode et son mat arrière modifié pour permettre au cuirassé de mettre en œuvre un ballon captif pour le réglage de son artillerie. Il a également été installé une direction de tir Vickers équipée d'un télémètre en haut du nouveau mat tripode ainsi que deux télémètres sur chaque côté de la superstructure.
14/12/1922 : versée dans la réserve dès sa sortie de refonte.
1923 : elle rejoindra le service actif au sein de la 1ère division de la 1ère escadre de la Flotte de Méditerranée.

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15/11/1924 au 04/08/1926 : deuxième refonte, il est procédé à l'amélioration de son artillerie principale pour augmenter l'élévation de 18° à 23°, ce qui lui permet d'atteindre une portée de 23 700 mètres. Elle reçoit en outre deux nouveaux télémètres pour sa DCA. Une partie de son blindage avant est démonté afin d'alléger l'étrave et augmenter son franc-bord avant, alors qu'un groupe de chaudières au charbon est remplacé par des chaudières au mazout et que les catapultes installées sur les batteries principales sont démontées.
17/09/1929 au 06/06/1931 : troisième refonte, de nouvelles chaudières à mazout sont installées pendant cette modernisation. Elle verra également l'amélioration de la direction de tir et le remplacement du modèle Vickers par un système français Saint Chamond-Granat, ainsi que de tous les télémètres, à l'exception de ceux présents sur chacun des tourelles. Deux télémètres sont ajoutés au poste de contrôle de l'artillerie, un autre situé en haut du mat avant et un autre à la base du mat arrière. Un télémètre est ajouté au poste de contrôle de l'artillerie pour mesurer la distance entre la cible et les gerbes.
18/09/1934 au 20/09/1935 : quatrième refonte à Brest. Ces modifications marquent la fin des dernières chaudières à charbon sur le bâtiment, qui sont remplacées par des chaudières à mazout plus récentes et plus compactes, ce qui permet de convertir le compartiment de la chaudière n°2 en une soute à mazout. Les turbines Pearsons à engrenages sont installées en remplacement des turbines à haute pression. Les quatre canons de 138 mm situés à l'arrière sont supprimés, de même que leurs casemates, tandis que les quatre canons antiaériens de 75 mm sont remplacés par huit canons du même calibre, modèle 1922. Les tubes lance-torpilles sont également débarqués, un nouveau poste de contrôle de l'artillerie est installé, ainsi que deux directions de tirs pour la DCA avec des télémètres. La Lorraine voit ses superstructures modifiées, la conduite de tir modernisée, la protection de la casemate et du réduit central grandement renforcée, les canons de 340 mm d'origine sont remplacés par des pièces neuves et l'armement antiaérien considérablement mis à jour, (8 canons de 100 mm, qui seront débarquées en 1939 pour équiper le Richelieu dont les canons polyvalents de 152 mm ne sont pas encore au point, remplacement d'une partie des canons de 138 mm en casemate , 12 mitrailleuses de 13,2 mm antiaériennes, tandis que les tubes lance-torpilles submersibles qui ne sont plus utilisés sur ce type de bâtiments, sont supprimés. La Lorraine perd également sa tourelle centrale au profit d'un hangar qui peut recevoir trois hydravions mis en œuvre grâce à une grue et une catapulte.

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Toutes ces modifications, qui ont vocation à prolonger la durée de vie opérationnelle du cuirassé, ne peuvent cependant remédier à des choix de conception, qui sont devenus des défauts avec le temps et notamment la répartition du blindage qui est typique de la 1ère guerre mondiale. Celui-ci ne protège plus le bâtiment contre les nouvelles munitions de plus gros calibre, tirées par les adversaires potentiels de la France. Un choix qui répond à des impératifs budgétaires, une refonte, même coûteuse, l'est moins que la construction d'un nouveau bâtiment. Elle génère un trou capacitaire moins important du fait d'une durée plus courte, à titre de comparaison, la construction du Richelieu depuis le début jusqu'à son lancement a pris trois ans et trois mois. Ce type d’économie est un choix qui pourra se révéler funeste, ainsi le Hood britannique paiera le prix de sa conception lors de l'affrontement avec le Bismarck, moins d'un an après que la Bretagne, sister-ship de la Lorraine, ait subi le même sort sous les obus du Hood.
1939 : La Lorraine est le navire amiral de la 2ème division de ligne (Brest). Elle rallie Toulon avec sa division, qui est affectée à la 2ème escadre de la Flotte de la Méditerranée.
Elle participe à des missions d'escorte fin août 1939 entre l'Algérie et la France puis accompagnera les convois d'or vers Halifax au Canada en novembre 1939.
21/06/1940 : participe au bombardement du port fortifié de Bardia en Lybie.
03/07/1940 : interné à Alexandrie.
31/05/1943 : rallie les Forces Françaises en Afrique du Nord (AFN).
Septembre 1943 : escale au Cap.
15/10/1943 au 07/11/1943 : stationnaire à Dakar.
12/11/1943 au 29/11/1943 : escale à Casablanca, puis devient bâtiment école à Mers-el-Kébir.
Avril 1944 : refondu (ajout d’armement anti-aérien).
15/08/1944 : participe au débarquement en Provence.
11/09/1944 : bombardement des ports de Sospel et Castillon.
19/09/1944 : est à Oran.
18/10/1944 : est à Gibraltar.
26/10/1944 : est à Toulon.
Décembre 1944 : participe au blocus de la Gironde.
Opérations de la FNTF (French Naval Task Force) contre les poches de l’Atlantique.
23/03/1945 : est à Cherbourg.
15/04/1945 au 20/04/1945 : participe à la libération de la poche de Royan CV Kraft.

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1947 : Basée à Toulon, la Lorraine est utilisée comme bâtiment d'entraînement au tir, puis comme dépôt des équipages.
17/02/1953 : condamné à Toulon.
18/12/1953 : la Lorraine est déconstruite aux chantiers du Brégaillon.

Sources :
« Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II », 1870-2006, CF Jean-Michel Roche
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