Plaisanterie en compagnie opérationnelle au BMPM.
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Plaisanterie en compagnie opérationnelle au BMPM.
Plaisanterie en compagnie opérationnelle au BMPM.
J’ai passé des années superbes dans ma première compagnie d’affectation ; le secteur opérationnel était vaste, très actif et diversifié, pour tous les types d’intervention. Ma caserne principale regroupait aussi l’essentiel de l’Ecole des Marins-Pompiers (qui s’appelait à l’époque la Compagnie Instruction) et le Bureau Sports, comprenant les moniteurs et moniteur-chef d’éducation physique du BMPM.
Notre caserne était située dans un arrondissement urbain où le stationnement était difficile à trouver. Hors, nombre d’entre nous n’avaient comme moyen de transport essentiel que sa voiture, du moins pour ceux qui pouvaient en acquérir une.
Nous avions le régime de service 48/24 (48 heures de service/24h de repos) et répartis par tiers, officiers-mariniers, quartier-maitres et matelots. Nombre d’entre eux étaient du Var, du Gard, de l’Hérault et la voiture était le seul moyen de transport…et ils avaient déjà inventé le co-voiturage ! Mais pour eux, le stationnement aux alentours de notre caserne était toujours source de soucis.
Chaque tiers était très soudé et il y avait un certain antagonisme entre, nous les opérationnels, et les services, que nous appelions « les journaliers », dont notamment le Bureau Sports, avec un service de 7h15 à 16h45 du lundi au vendredi. Même si nous nous apprécions individuellement, les échanges verbaux aigres-doux ne manquaient pas.
Particulièrement, il y avait un moniteur EPS, assez imbu de sa personne et de ses performances sportives, assez ironique dans ses propos, notamment pour nos difficultés de stationnement aux alentours de la caserne pour 48h. Il nous recommandait, d’une manière goguenarde, de circuler à vélo pour notre prise de service et à l’issue, pour améliorer notre forme physique. Cet Apollon, mais non Spartiate, habitait dans un arrondissement huppé, chez ses parents, d’une famille bourgeoise, dans une maison cossue ; certes, il n’avait aucun soucis de déplacement et stationnement. Et en cas d’incapacité, père et mère étaient là…
Un nouvel engin, des plus modernes et performants, avait été affecté à notre compagnie : un bras élévateur articulé (B.E.A) ; en clair, une plate-forme élévatrice, armée d’une lance-canon, pouvant être développée à 26m de hauteur.
Les conducteurs et chefs d’agrès (chefs d’engins) pour cet engin avaient été triés sur le volet, sélectionnés et formés ; et j’avais eu l’honneur et la fierté d’en faire partie !
Dans l’argot opérationnel, nous l’appelions « la Girafe ».
Un repas de midi d’un vendredi ayant été plus « épicé » par les réflexions du moniteur cité, nous étions assez « remontés ».
Il me vint une petite idée machiavélique et j’en parlais à mes copains. Il existait dans notre caserne un seul lampadaire, sur le seul petit parking réservé aux officiers de garde, officiers-mariniers et un petit parc pour les vélos ; notre « ami » y stationnait son moyen de transport et d’entraînement qu’il recommandait à tout un chacun.
Je livrais mon idée, adoptée unanimement et scellée de tous par le secret.
Mais je devais en informer l’officier de garde et « chef de garde » incendie du jour. Depuis mon affectation à l’issue du B.E. et à ce moment-là second-maître, il était mon modèle, tant comme pompier que chef, il était fin psychologue et meneur d'hommes ; et il m’appréciait.
Je lui présentais seulement ceci :
-« Principal, je viens de faire « tourner » « la Girafe » et il me semble qu’il y a une perte de pression sur les vérins. Je voudrais faire un essai ».
Le vieux briscard, me connaissant bien, me répondit :
- « D’accord ; mais tu restes opérationnel au départ en 2 minutes ! ...et ajoutât, avec une lueur dans les yeux et un léger sourire :
- «…et sans écraser aucun vélo ! ».
J’avais la bénédiction…pour la damnation !
J’avertis alors notre comité restreint et demandais deux volontaires complices.
Je sortais et déployais mon engin ; je faisais embarquer mes deux larrons avec le vélo de notre « ami » sur la plate-forme. Je nous élevais jusqu’au sommet du lampadaire : mes complices passaient alors le centre du cadre du bicycle au-dessus du lampadaire et je redescendais lentement le bras, tandis que mes copains maintenaient précautionneusement le vélo jusqu’au sol : le joli vélo était emprisonné par son cadre, autour de ce pauvre belvédère d’éclairage. Il avait dès lors un antivol imparable : pour le libérer, il n’y avait qu’un seul chemin…le sommet du lampadaire !
C’était le vendredi soir, à l’heure des permissionnaires journaliers. Nous, opérationnels, avions l’habitude au « dégagé » de nous rassembler sur quelques bancs que nous avions récupérés.
Le moniteur EPS qui nous intéressait particulièrement, « notre ami », traversait la cour pour récupérer son vélo et rentrer chez lui ; comme à son habitude, il nous adressât son salut :
- « Salut à tous !...le vélo !...n’oubliez pas les gars, le vélo ! ».
Nous répondions alors, à sa surprise :
- « C’est toi qui a raison !...on va s’y mettre !...bon retour à toi ! ».
Nous disparaissions deux minutes après.
Le lundi matin suivant, à l’heure de rentrée des « journaliers », le vélo était à nouveau libre de tous mouvements.
Comme quoi, les « voies du ciel » sont impénétrables, non ?
Dernière édition par Mimar13 le Ven 16 Mar 2018 - 19:24, édité 2 fois
Invité- Invité
JJMM- Permanent
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Re: Plaisanterie en compagnie opérationnelle au BMPM.
Ca me rappelle un coup fumant dont les victimes furent les GM.
Nous étions amarrés aux Ducs d'Albe à la darse des pétroliers au bout de la BSM (près de la Porte des 4 Pompes fermée la nuit). Ce poste était la hantise des permissionnaires de minuit car il fallait faire à pinces la distance de la Porte de la Grande Rivière jusqu'à la jetée ouest : toute la longueur de QdF + la longueur de la BSM + une partie de la jetée.
J'étais gradé de service à la passerelle de 20.00 à 00.00. A marée haute par grosse marée, nous étions "haut sur pattes". Comme je m'em..... ferme, j'admirais le goulet au clair de lune avec les jumelles.
Tout à coup, un peu avant minuit, j'aperçois deux pèlerins arriver en vélos derrière la BSM. Ils s'engagent sur la jetée puis s'arrêtent et virent les vélos par-dessus la jetée côté mer et continuent tranquillement jusqu'à bord.
Je dis alors au planton que je descends à la coupée. Je demande à mon collègue qui venait de rentrer. C'était des gars qu'on connaissait bien, des copains. Je lui raconte ce que j'ai vu et nous voilà partis à se gondoler comme des baleines...
Le lendemain matin, après l'appel, le haut-parleur se met à couiner "QM le SCOUARNEC et QM X, chez le Cdt en Second !"... Chez le Pacha en second, un capitaine et un lieutenant de la GM. L'O2 nous demande s'il s'est passé des choses bizarres la nuit dernière. Regards d'anges : "Rien vu de spécial, Commandant". Il nous explique alors que deux vélos ont été empruntés aux GM de la Porte de la Grande Rivière et que, si par hasard on avait vu quelque chose... Ben non... on salue et on se casse. Les deux autres équipes ont été aussi interrogées.
Je n'ai jamais su si les vélos avaient été retrouvés, mais les GM ont du se faire ramoner sérieux...
Patrick le SCOUARNEC- Administrateur - Responsable du foyer
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