MAC 50
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Historique du P A MAC 50
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objet : Fw: le MAC 50 Historique !
!
Tout d’abord, "ne faisons pas d’amalgame" (phrase à la mode), il ne sert à rien de comparer le MAC 50 qui est un pistolet "Modèle 1950" avec les dernières productions en date qui n'existaient même pas sur les planches à dessin en 1950.
Comparer le MAC 50 à un SIG Pro par exemple et le condamner n’est pas judicieux, ce ne sont pas du tout des armes de la même génération.
Les PA35A et 35S chambrés en 7,65 mm long (abordés dans les précédentes revues) ne faisant plus le poids en 1945, il fallut donc leur trouver un successeur digne de ce nom et de préférence de fabrication nationale. En effet, les différentes armes de poing étrangères alors en service étaient certes efficaces mais trop nombreuses et de calibres variés (9 mm parabellum ou cal .45 pour ne citer que ceux-là). Il fallait uniformiser notre armement et les munitions qui allaient avec, tout en se gardant de toute dépendance vis à vis de tel ou tel pays.
Le calibre 9 mm ayant fait ses preuves tout au long de la seconde guerre mondiale, il fut décidé d'adopter la cartouche de 9 mm parabellum pour nos PA et PM, et puisqu'on possédait déjà une arme fiable, en l'occurrence le PA 35, il suffisait de redessiner les plans afin de l'adapter à la nouvelle cartouche.
Notre MAC 50 est donc techniquement un pistolet 1935 S gonflé en 9 mm Parabellum. Développé à partir de 1946 selon le système Browning, il est doté d’une platine simple action amovible ; point positif, elle sert de pièce de sécurité aux armuriers mais elle permet surtout de changer l’ensemble du mécanisme de percussion en cas de problème. C’est rapide et pratique, il s’agit là d’un incontestable point fort du pistolet, sa maintenance est d’une simplicité incomparable.
Autre point fort du pistolet, son phosphatage qui a défaut d’être esthétique (c’est une arme de combat avant tout), est particulièrement résistant même sous les pires climats.
On trouve très peu de défauts d’usinage, les traces d’outils sont très rares et la finition intérieure est tout aussi exemplaire, même des pistolets modernes d’aujourd’hui pourraient en prendre exemple !
Là où par contre nous avons raté quelque chose en reprenant le système Browning, c’est de ne pas avoir tiré profit du GP 35, qui moyennant une poignée épaisse mais pas plus longue que celle du MAC 50, recevait un magasin de 13 cartouches, soit 4 de mieux que notre pistolet.
Techniquement, cela n’aurait pas posé de problèmes, il fallait juste étudier la poignée et le mécanisme de percussion en conséquence. Nous sommes passés à coté …
L’appellation « pistolet automatique » est inappropriée : l’arme fonctionne par court recul du canon par action directe des gaz permettant le mouvement vers l'arrière de la culasse, éjectant l'étui vide du coup parti, le retour vers l'avant s'effectuant grâce à la décompression du ressort récupérateur, chambrant à nouveau une munition prélevée sur le chargeur contenu dans la poignée. Il faut alors exercer une nouvelle pression sur la détente pour tirer.
L'arme est pourvue d'un arrêtoir de culasse, la maintenant ouverte en position arrière au dernier coup.
Une sécurité activée par un levier situé en face gauche empêche une fois relevé le marteau d'atteindre le percuteur, tandis qu'une sécurité de chargeur, chère aux ingénieurs français, empêche toute percussion si un chargeur n'est pas engagé dans la poignée du pistolet. Pour un pistolet destiné à des appelés un peu « j'm'en foutistes », ce n’est peut-être pas plus mal, on aura probablement évité un ou deux drames … Mais par contre, aux mains de soldats formés et aguerris, ça peut effectivement être un problème ; si vous avez perdu votre chargeur ou que celui-ci est HS, impossible de tirer au coup par coup en introduisant à chaque fois une cartouche manuellement dans la chambre.
La culasse porte l’extracteur latéral mais aussi l’indicateur de chargement supérieur qui remonte lorsqu’une cartouche est chambrée ; de nuit, on passe le doigt sur le dessus de la culasse pour connaitre l’état du pistolet. Attention toutefois avec ce dispositif, il peut rester en position haute si l’arme est très encrassée sans qu’une cartouche ne soit présente en chambre. Cet indicateur de chargement peut se mettre en position verticale, ce qui a pour effet de libérer immédiatement le percuteur de son logement. C’est très pratique pour neutraliser en quelques secondes son arme sans avoir à la démonter ! … et pour saboter un pistolet destiné à une séance de tir de qualifications, afin de tester les capacités d’analyse et d’improvisation des jeunes soldats.
Attention si vous tenez l’arme un peu bas dans la main, le chien pince fort, ce qui est toujours désagréable.
L’arme mesure 195 mm de long pour un poids à vide de 890g (1080g en ordre de marche). L’approvisionnement se fait par un chargeur de 9 coups (seulement). Le canon comporte 4 rayures à gauche au pas de 270mm, la portée pratique est de 50m.
Mis au point et produit par la manufacture d'armes de Châtellerault (MAC), puis par la manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS), sa carcasse porte les marquages MAC/MAS (à gauche) et modèle 1950 (à droite) le faisant ainsi appeler familièrement MAC 50 ou MAS 50 par les militaires et policiers français. La manufacture d'armes de Châtellerault fabriqua 221 900 exemplaires de mars 1953 à juin 1963 puis la fabrication fut reprise par la manufacture d'armes de Saint-Étienne qui en fabriqua 120 000 de novembre 1963 à avril 1978.
Il est indiscutable que le MAC 50 est un pistolet très solide, sa construction est entièrement réalisée en acier usiné. Coté longévité, tout dépendra du type de munitions utilisées. Les exemplaires utilisés dans les stages de formation ont tiré jusqu’à 30 000 cartouches, avant d’être finalement déclarés réformés. Pourtant, les cartouches utilisées étaient des 9 mm Parabellum balle « O » (ordinaires, blindées), plus puissantes que les 9 mm OTAN.
En 2000, soit cinquante ans après sa première mise en service, le PA de l'Armée de terre a entamé sa retraite et est en cours de remplacement par le MAS G1 (déjà étudié précédemment dans la revue d’armement) qui était en dotation à la gendarmerie nationale, laquelle utilise à présent le SIG PRO SP2022.
Vous vous demandez où sont donc passés tous nos MAC 50 réformés ? Lorgnez un peu du côté des pays d’Afrique dans lesquels nous faisons de « l’assistance militaire », vous aurez un début de réponse,
Puis visiblement outre Atlantique, ils plaisent bien aussi aux tireurs civils nos petits MAC 50.
objet : Fw: le MAC 50 Historique !
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Tout d’abord, "ne faisons pas d’amalgame" (phrase à la mode), il ne sert à rien de comparer le MAC 50 qui est un pistolet "Modèle 1950" avec les dernières productions en date qui n'existaient même pas sur les planches à dessin en 1950.
Comparer le MAC 50 à un SIG Pro par exemple et le condamner n’est pas judicieux, ce ne sont pas du tout des armes de la même génération.
Les PA35A et 35S chambrés en 7,65 mm long (abordés dans les précédentes revues) ne faisant plus le poids en 1945, il fallut donc leur trouver un successeur digne de ce nom et de préférence de fabrication nationale. En effet, les différentes armes de poing étrangères alors en service étaient certes efficaces mais trop nombreuses et de calibres variés (9 mm parabellum ou cal .45 pour ne citer que ceux-là). Il fallait uniformiser notre armement et les munitions qui allaient avec, tout en se gardant de toute dépendance vis à vis de tel ou tel pays.
Le calibre 9 mm ayant fait ses preuves tout au long de la seconde guerre mondiale, il fut décidé d'adopter la cartouche de 9 mm parabellum pour nos PA et PM, et puisqu'on possédait déjà une arme fiable, en l'occurrence le PA 35, il suffisait de redessiner les plans afin de l'adapter à la nouvelle cartouche.
Notre MAC 50 est donc techniquement un pistolet 1935 S gonflé en 9 mm Parabellum. Développé à partir de 1946 selon le système Browning, il est doté d’une platine simple action amovible ; point positif, elle sert de pièce de sécurité aux armuriers mais elle permet surtout de changer l’ensemble du mécanisme de percussion en cas de problème. C’est rapide et pratique, il s’agit là d’un incontestable point fort du pistolet, sa maintenance est d’une simplicité incomparable.
Autre point fort du pistolet, son phosphatage qui a défaut d’être esthétique (c’est une arme de combat avant tout), est particulièrement résistant même sous les pires climats.
On trouve très peu de défauts d’usinage, les traces d’outils sont très rares et la finition intérieure est tout aussi exemplaire, même des pistolets modernes d’aujourd’hui pourraient en prendre exemple !
Là où par contre nous avons raté quelque chose en reprenant le système Browning, c’est de ne pas avoir tiré profit du GP 35, qui moyennant une poignée épaisse mais pas plus longue que celle du MAC 50, recevait un magasin de 13 cartouches, soit 4 de mieux que notre pistolet.
Techniquement, cela n’aurait pas posé de problèmes, il fallait juste étudier la poignée et le mécanisme de percussion en conséquence. Nous sommes passés à coté …
L’appellation « pistolet automatique » est inappropriée : l’arme fonctionne par court recul du canon par action directe des gaz permettant le mouvement vers l'arrière de la culasse, éjectant l'étui vide du coup parti, le retour vers l'avant s'effectuant grâce à la décompression du ressort récupérateur, chambrant à nouveau une munition prélevée sur le chargeur contenu dans la poignée. Il faut alors exercer une nouvelle pression sur la détente pour tirer.
L'arme est pourvue d'un arrêtoir de culasse, la maintenant ouverte en position arrière au dernier coup.
Une sécurité activée par un levier situé en face gauche empêche une fois relevé le marteau d'atteindre le percuteur, tandis qu'une sécurité de chargeur, chère aux ingénieurs français, empêche toute percussion si un chargeur n'est pas engagé dans la poignée du pistolet. Pour un pistolet destiné à des appelés un peu « j'm'en foutistes », ce n’est peut-être pas plus mal, on aura probablement évité un ou deux drames … Mais par contre, aux mains de soldats formés et aguerris, ça peut effectivement être un problème ; si vous avez perdu votre chargeur ou que celui-ci est HS, impossible de tirer au coup par coup en introduisant à chaque fois une cartouche manuellement dans la chambre.
La culasse porte l’extracteur latéral mais aussi l’indicateur de chargement supérieur qui remonte lorsqu’une cartouche est chambrée ; de nuit, on passe le doigt sur le dessus de la culasse pour connaitre l’état du pistolet. Attention toutefois avec ce dispositif, il peut rester en position haute si l’arme est très encrassée sans qu’une cartouche ne soit présente en chambre. Cet indicateur de chargement peut se mettre en position verticale, ce qui a pour effet de libérer immédiatement le percuteur de son logement. C’est très pratique pour neutraliser en quelques secondes son arme sans avoir à la démonter ! … et pour saboter un pistolet destiné à une séance de tir de qualifications, afin de tester les capacités d’analyse et d’improvisation des jeunes soldats.
Attention si vous tenez l’arme un peu bas dans la main, le chien pince fort, ce qui est toujours désagréable.
L’arme mesure 195 mm de long pour un poids à vide de 890g (1080g en ordre de marche). L’approvisionnement se fait par un chargeur de 9 coups (seulement). Le canon comporte 4 rayures à gauche au pas de 270mm, la portée pratique est de 50m.
Mis au point et produit par la manufacture d'armes de Châtellerault (MAC), puis par la manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS), sa carcasse porte les marquages MAC/MAS (à gauche) et modèle 1950 (à droite) le faisant ainsi appeler familièrement MAC 50 ou MAS 50 par les militaires et policiers français. La manufacture d'armes de Châtellerault fabriqua 221 900 exemplaires de mars 1953 à juin 1963 puis la fabrication fut reprise par la manufacture d'armes de Saint-Étienne qui en fabriqua 120 000 de novembre 1963 à avril 1978.
Il est indiscutable que le MAC 50 est un pistolet très solide, sa construction est entièrement réalisée en acier usiné. Coté longévité, tout dépendra du type de munitions utilisées. Les exemplaires utilisés dans les stages de formation ont tiré jusqu’à 30 000 cartouches, avant d’être finalement déclarés réformés. Pourtant, les cartouches utilisées étaient des 9 mm Parabellum balle « O » (ordinaires, blindées), plus puissantes que les 9 mm OTAN.
En 2000, soit cinquante ans après sa première mise en service, le PA de l'Armée de terre a entamé sa retraite et est en cours de remplacement par le MAS G1 (déjà étudié précédemment dans la revue d’armement) qui était en dotation à la gendarmerie nationale, laquelle utilise à présent le SIG PRO SP2022.
Vous vous demandez où sont donc passés tous nos MAC 50 réformés ? Lorgnez un peu du côté des pays d’Afrique dans lesquels nous faisons de « l’assistance militaire », vous aurez un début de réponse,
Puis visiblement outre Atlantique, ils plaisent bien aussi aux tireurs civils nos petits MAC 50.
Jean-Paul- Fondateur et Administrateur
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Date d'inscription : 17/05/2010
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