FUSILIER MARIN
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Re: FUSILIER MARIN
Mon bon Jean-Paul, moi aussi et nombre d'entre nous ne sont pas Anciens Conbattants ; j'évoquais ceci uniquement parce que nos Anciens Combattants disparaissent.
A nos jours, je pense que les serviteurs de la Nation, notamment les militaires qui protègent, ou ont protéger notre Nation, pourraient avoir aujourd'hui une représentation qui reprendrait leur dévouement.
A nos jours, je pense que les serviteurs de la Nation, notamment les militaires qui protègent, ou ont protéger notre Nation, pourraient avoir aujourd'hui une représentation qui reprendrait leur dévouement.
Invité- Invité
jean-paul- Fondateur et Administrateur
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Re: FUSILIER MARIN
Un souvenir qui m'est revenu c'est A M en écoutant de la musique, de mon ''époque".
Si vous avez eu le courage de lire mes péripéties "BE..tiques, " qui n'étaient pas le club "MED" et je vous en remercie, il s'avère que nous avions quant même le droit de sortir le WE, si pas punis.
Pour ceux qui ne pouvaient pas aller très loin, il y avait le foyer du marin à Lorient pas celui du cour Chazelles, bien connu des anciens, mais celui de l’aumônier, bien plus humble situé dans une petite rue à la sortie de la porte principale de l'arsenal.
Il m'est arrivé d'y aller, car la restauration y était très correcte et d'un prix plus que raisonnable, et de mémoire une serveuse très mignonne et sympa.
Bref après avoir bu un "orangina"...en guise d'apéro pas d'alcool dans ce foyer,, nous mettions un franc dans le "nourrain" traduisez juk box pour écouter un morceau sublime de "Deep Purple" (Black night) entre autre.
Surprenant, cela nous suffisait, nous étions heureux (pas riches) mais heureux, et nous rentrions à l'école des fus, après une longue marche, dans la nuit noire et humide Lorientaise avant d'aller nous coucher, ayant passé l'AUBETTE avant l'heure fatidique de MINUIT.
Passé cette heure nous ne serions pas transformés en citrouille, mais bons pour aller surveiller ce p......n de rosier.
Nous avions le sentiment d'avoir passé une excellente soirée, de surcroit, sans nous ruiner...
Voilà un souvenir qui m'est revenu tout à l'heure...Comme quoi la musique réveille quelque peu nos souvenirs, les bons comme les mauvais... là ce fut un bon.
Si vous avez eu le courage de lire mes péripéties "BE..tiques, " qui n'étaient pas le club "MED" et je vous en remercie, il s'avère que nous avions quant même le droit de sortir le WE, si pas punis.
Pour ceux qui ne pouvaient pas aller très loin, il y avait le foyer du marin à Lorient pas celui du cour Chazelles, bien connu des anciens, mais celui de l’aumônier, bien plus humble situé dans une petite rue à la sortie de la porte principale de l'arsenal.
Il m'est arrivé d'y aller, car la restauration y était très correcte et d'un prix plus que raisonnable, et de mémoire une serveuse très mignonne et sympa.
Bref après avoir bu un "orangina"...en guise d'apéro pas d'alcool dans ce foyer,, nous mettions un franc dans le "nourrain" traduisez juk box pour écouter un morceau sublime de "Deep Purple" (Black night) entre autre.
Surprenant, cela nous suffisait, nous étions heureux (pas riches) mais heureux, et nous rentrions à l'école des fus, après une longue marche, dans la nuit noire et humide Lorientaise avant d'aller nous coucher, ayant passé l'AUBETTE avant l'heure fatidique de MINUIT.
Passé cette heure nous ne serions pas transformés en citrouille, mais bons pour aller surveiller ce p......n de rosier.
Nous avions le sentiment d'avoir passé une excellente soirée, de surcroit, sans nous ruiner...
Voilà un souvenir qui m'est revenu tout à l'heure...Comme quoi la musique réveille quelque peu nos souvenirs, les bons comme les mauvais... là ce fut un bon.
jean-paul- Fondateur et Administrateur
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Re: FUSILIER MARIN
bonjour, comment puis je avoir contact avec Patrick Varinot???
Bernard Tanguy- Nouveau sur le quai
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Re: FUSILIER MARIN
Je viens de t'envoyer un MP.
Merci d'y répondre.
Merci d'y répondre.
jean-paul- Fondateur et Administrateur
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jean-paul- Fondateur et Administrateur
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jean-paul- Fondateur et Administrateur
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jean-paul- Fondateur et Administrateur
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BRAI Alain- Permanent
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Patrick le SCOUARNEC aime ce message
Re: FUSILIER MARIN
Le 19 Août 1942 ils étaient à Dieppe
Nous allons voir rapidement ce qui se passe pour les trois groupes.
Au contre, sur le port de Dieppe avec les fusiliers de Mont Royal et la Royal Hamilton Suport du 14e régiment de chars (Calgary) est engagé le commando A. Royal Marine et sept Français : lieutenant Francis Vour’ch, matelot A. Borettini, S/M R. Dumanoir qui sera tué le 6 juin 1944, matelot Georges Jean le Mexicain un très jeune Français d’Amérique qui vient au secours du pays de ses ancêtres, G. Levevigny, J. Simon, P. Tanniou un des rares commando qui fut à l’unité du premier au dernier jour.
Pour être historiquement exacts, nous devons nous inscrire en faux contre toute une littérature antérieure, les sept Français avaient été répartis sur trois barges différentes, l’une d’elles n’aborda même pas, son capitaine refusant d’engager son bateau sur les galets, les deux autres toucheront terre alors que les chars du Calgary Regiment étaient déjà en flammes et déchenillés, perdus dans une foule où les groupes de combat se formaient entre camarades d’unité et régiments. Les quatre Français se rejoignirent et purent réembarquer après avoir subi un tir sévère et riposté comme ils le pouvaient. Bien qu’ayant entendu fort souvent des récits de Dieppe par les témoins, bien des choses restent mystérieuses, mais il semble qu’une partie de l’ascendant occulte du S/M Dumanoir venait de la façon magistrale dont il avait su ramener ceux qui se confièrent à lui ce jour là. C’était le 6 juin 1944, un de ceux que la Troop 1 suivait, un obus coupa la passerelle sur laquelle il s’engageait pour débarquer et la troupe de 75 hommes fut réduite sur la plage même à moins de 30 combattants qui, sans officiers, partirent à l’assaut du casino de Ouistreham, mais ceci est une autre histoire. Dumanoir mourait pendant ce temps sur le sol de France.
Le reste du groupe français avait été réparti avec les deux commandos britanniques attaquant sur les flancs les batteries d’artillerie.
À gauche, Berneval qui était donné au n° 3 commando avec lequel marchaient M. César, R. de Wandelaer, J. Errard le S/M S. Montailler et J. Ropert. Le chef incontesté était Serge Montailler, S/M canonnier, l’officier intelligence du n° 3 commando leur proposa de découdre les bandes « France » de leurs « battle-dress », pour des raisons de sécurité ; après entente avec ses camarades, Montailler refusa, plus encore, coiffé du casque réglementaire tout le groupe, dissimula casquettes et bérets marins dans le blouson et laissant les casques dans les barges, les coiffa au moment de débarquer, ce geste, rappelant les gants blancs des Cyrards de 1914, a été très exploité et nous sommes heureux de pouvoir en rappeler l’origine. L’opération du 3e commando fut un demi-échec, les forces allemandes parfaitement disposées, firent subir de lourdes pertes aux assaillants et seul un petit groupe parvint à une petite chapelle du XIe siècle, proche de Berneval.
Aucun récit cohérent ne nous a expliqué les faits, le matelot Maurice César fut fait prisonnier avec plusieurs autres soldats anglais en fin d’après-midi. lls furent joints à des prisonniers canadiens, et il s’évada quelques jours plus tard du wagon qui les emmenait vers les stalags allemands ; il avait, semble-t-il, encore cousu sur les manches les bandes « France » que les Allemands assimilèrent à un régiment canadien ; recueilli par des paysans du Nord, il joignit une filière d’aviateurs et dut arriver à Paris vers le 26 ou 27 août habillé de son battle-dress dont insignes et poches de genoux et de poitrine avaient été décousus. Il arriva à temps pour se voir, défilant, dans une colonne de prisonniers, aux actualités allemandes d’un cinéma de quartier ; après un séjour assez long à Paris, il fut acheminé sur l’Espagne et interné comme Canadien. Il devait arriver en Angleterre le 6 juin 1943 avec un bateau de réfugiés où personne n’avait voulu croire qu’il était rescapé de Dieppe. Marié à une Anglaise, il retrouva sa femme qui avait touché, pendant quelques mois, une pension de veuve de guerre et quitta l’unité peu après pour rejoindre la marine marchande.
Le sergent Montailler avait pu parvenir également à passer le feu de la plage, un témoignage civil nous a été rapporté ; il se battit comme un lion jusqu’à la fin de l’après-midi avec un petit groupe d’hommes du 3e commando qu’il animait ; il aurait été achevé par une patrouille allemande, qui ne faisait pas de prisonniers, alors qu’il gisait grièvement blessé et inconscient ; fouillé et dépouillé de tous papiers, son corps fut inhumé provisoirement à l’endroit où il était tombé, avec comme indication la copie des insignes qu’il portait à l’épaule « France Commando » cette inscription est encore portée sur une petite stèle qui marque l’endroit de ce cimetière provisoire.
Lors du transfert au cimetière définitif, le corps devint « Inconnu Allied Soldier » et nous ne savons pas si sa stèle a été modifiée depuis. Ce fut le premier mort du 1er bataillon F.M. Commando. R. de Wandelaer, J. Ropert et J. Errard purent réembarquer dans l’après-midi. Errard devait quitter l’unité peu après et passer aux parachutistes S.A.S. avec lesquels il fut parachuté en Bretagne.
Le 3e groupe, le moins nombreux, comprenait trois hommes qui étaient rattachés au n° 4 commando animé par le prestigieux Lord Lovat ; il se composait du S/M F. Balloche, du Q/M chef R. Rabouhans et de René Taverne.
L’attaque de la batterie de Varengeville semblait impossible, ce fut pourtant un succès complet, le 4e commando gagna le haut de la falaise par un sentier qui semblait impossible à escalader, sous une attaque de chasseurs soigneusement minutée ; une route courait au haut de la falaise, Rabouhans et Taverne avaient été désignés pour en assurer la garde avec un petit groupe d’Anglais. La première personne qu’ils virent venant des environs de Quiberville était un vieux paysan en bicyclette ; une conversation s’engagea et il leur montra le panier d’oeufs qu’il allait porter à Dieppe. Rabouhans m’a souvent raconté la scène, il dissuada le paysan de continuer, une opération étant en cours, et entendant le bombardement, le paysan se laissa aisément convaincre et distribua aux soldats présents un oeuf individuel qu’ils gobèrent en le regardant partir. Pendant ce temps, le gros du 4e commando attaquait la batterie qui fut complètement détruite. Le lieutenant depuis major P.A. Porteous gagna là une des huit victoria Cross attribuées aux opérations combinées entre 1941-1945 une des deux données autrement qu’à titre posthume.
Le S/M François Balloche était avec la section d’assaut du 4e commando. À un moment de l’attaque, il était couché dans un petit bois et remarqua des fraises sauvages, il en mangea quelques-unes et sa phrase touchante, quelques jours plus tard, à une émission de la B.B.C. où il fut interviewé : « des fraises de France, il ne fallait pas les laisser perdre » lui valut une popularité dont il se serait bien passé ; il devait, par la suite, comme Errard, joindre les parachutistes. Les trois Français attachés au 4e commando devaient rejoindre sans encombre les appontements de bois de Newhaven le soir. Et tout de suite commença la « Saga » de Dieppe : un Français jouant avec un vieux rasoir fut interrogé par un journaliste et, bien que ne répondant pas à la question, qui cherchait à lui faire dire que cette arme pas réglementaire lui avait servi. Les commandos français gagnèrent là la réputation d’utiliser des armes peu orthodoxes.
Telle est l’histoire de la participation des commandos Français Libres au raid de Dieppe. lls n’étaient pas seuls, des escadrons de chasse des F.A.F.L. participèrent à la couverture aérienne et plusieurs bateaux des F.N.F.L. à l’escorte des convois de L.C.T. et L.C.A. qui menaient les hommes à terre. Il ne semble pas que les Allemands aient repéré cette modeste participation française à une attaque qu’ils prirent pour un échec de débarquement. Les citoyens de Dieppe et quelques autres (340 au total) furent libérés des stalags où ils se morfondaient par ordre spécial de Hitler, remerciant la population de sa passivité : le combat des civils de Saint-Nazaire ne s’était pas reproduit. Les morts de Dieppe ont permis de dégager la tactique du débarquement du 6 juin, l’idée d’attaquer en force un port fut abandonnée, celle des ports artificiels devait naître de l’échec de cette reconnaissance en force ; ce ne furent donc pas des morts inutiles.
À l’époque, je me trouvais personnellement emprisonné dans un camp de concentration en Espagne.
L’annonce de l’attaque de Dieppe fut un coup terrible et je crus pendant 24 heures que j’arriverais trop tard pour le grand débarquement. J’ai honte d’avouer maintenant que, à la nouvelle de l’échec qui nous fut confirmé le 21, un gros poids fut enlevé de ma poitrine et je me remis au travail sur un souterrain d’évasion qui échoua d’ailleurs. Je devais pourtant arriver à temps pour rejoindre le commando et débarquer le 6 juin 1944 avec le 4e commando à la place d’un des morts de Dieppe, peut-être.
Maurice Chauvet,
Intelligence Section 10 et 4e Commando
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 195, mars-avril 1972.
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Nous allons voir rapidement ce qui se passe pour les trois groupes.
Au contre, sur le port de Dieppe avec les fusiliers de Mont Royal et la Royal Hamilton Suport du 14e régiment de chars (Calgary) est engagé le commando A. Royal Marine et sept Français : lieutenant Francis Vour’ch, matelot A. Borettini, S/M R. Dumanoir qui sera tué le 6 juin 1944, matelot Georges Jean le Mexicain un très jeune Français d’Amérique qui vient au secours du pays de ses ancêtres, G. Levevigny, J. Simon, P. Tanniou un des rares commando qui fut à l’unité du premier au dernier jour.
Pour être historiquement exacts, nous devons nous inscrire en faux contre toute une littérature antérieure, les sept Français avaient été répartis sur trois barges différentes, l’une d’elles n’aborda même pas, son capitaine refusant d’engager son bateau sur les galets, les deux autres toucheront terre alors que les chars du Calgary Regiment étaient déjà en flammes et déchenillés, perdus dans une foule où les groupes de combat se formaient entre camarades d’unité et régiments. Les quatre Français se rejoignirent et purent réembarquer après avoir subi un tir sévère et riposté comme ils le pouvaient. Bien qu’ayant entendu fort souvent des récits de Dieppe par les témoins, bien des choses restent mystérieuses, mais il semble qu’une partie de l’ascendant occulte du S/M Dumanoir venait de la façon magistrale dont il avait su ramener ceux qui se confièrent à lui ce jour là. C’était le 6 juin 1944, un de ceux que la Troop 1 suivait, un obus coupa la passerelle sur laquelle il s’engageait pour débarquer et la troupe de 75 hommes fut réduite sur la plage même à moins de 30 combattants qui, sans officiers, partirent à l’assaut du casino de Ouistreham, mais ceci est une autre histoire. Dumanoir mourait pendant ce temps sur le sol de France.
Le reste du groupe français avait été réparti avec les deux commandos britanniques attaquant sur les flancs les batteries d’artillerie.
À gauche, Berneval qui était donné au n° 3 commando avec lequel marchaient M. César, R. de Wandelaer, J. Errard le S/M S. Montailler et J. Ropert. Le chef incontesté était Serge Montailler, S/M canonnier, l’officier intelligence du n° 3 commando leur proposa de découdre les bandes « France » de leurs « battle-dress », pour des raisons de sécurité ; après entente avec ses camarades, Montailler refusa, plus encore, coiffé du casque réglementaire tout le groupe, dissimula casquettes et bérets marins dans le blouson et laissant les casques dans les barges, les coiffa au moment de débarquer, ce geste, rappelant les gants blancs des Cyrards de 1914, a été très exploité et nous sommes heureux de pouvoir en rappeler l’origine. L’opération du 3e commando fut un demi-échec, les forces allemandes parfaitement disposées, firent subir de lourdes pertes aux assaillants et seul un petit groupe parvint à une petite chapelle du XIe siècle, proche de Berneval.
Aucun récit cohérent ne nous a expliqué les faits, le matelot Maurice César fut fait prisonnier avec plusieurs autres soldats anglais en fin d’après-midi. lls furent joints à des prisonniers canadiens, et il s’évada quelques jours plus tard du wagon qui les emmenait vers les stalags allemands ; il avait, semble-t-il, encore cousu sur les manches les bandes « France » que les Allemands assimilèrent à un régiment canadien ; recueilli par des paysans du Nord, il joignit une filière d’aviateurs et dut arriver à Paris vers le 26 ou 27 août habillé de son battle-dress dont insignes et poches de genoux et de poitrine avaient été décousus. Il arriva à temps pour se voir, défilant, dans une colonne de prisonniers, aux actualités allemandes d’un cinéma de quartier ; après un séjour assez long à Paris, il fut acheminé sur l’Espagne et interné comme Canadien. Il devait arriver en Angleterre le 6 juin 1943 avec un bateau de réfugiés où personne n’avait voulu croire qu’il était rescapé de Dieppe. Marié à une Anglaise, il retrouva sa femme qui avait touché, pendant quelques mois, une pension de veuve de guerre et quitta l’unité peu après pour rejoindre la marine marchande.
Le sergent Montailler avait pu parvenir également à passer le feu de la plage, un témoignage civil nous a été rapporté ; il se battit comme un lion jusqu’à la fin de l’après-midi avec un petit groupe d’hommes du 3e commando qu’il animait ; il aurait été achevé par une patrouille allemande, qui ne faisait pas de prisonniers, alors qu’il gisait grièvement blessé et inconscient ; fouillé et dépouillé de tous papiers, son corps fut inhumé provisoirement à l’endroit où il était tombé, avec comme indication la copie des insignes qu’il portait à l’épaule « France Commando » cette inscription est encore portée sur une petite stèle qui marque l’endroit de ce cimetière provisoire.
Lors du transfert au cimetière définitif, le corps devint « Inconnu Allied Soldier » et nous ne savons pas si sa stèle a été modifiée depuis. Ce fut le premier mort du 1er bataillon F.M. Commando. R. de Wandelaer, J. Ropert et J. Errard purent réembarquer dans l’après-midi. Errard devait quitter l’unité peu après et passer aux parachutistes S.A.S. avec lesquels il fut parachuté en Bretagne.
Le 3e groupe, le moins nombreux, comprenait trois hommes qui étaient rattachés au n° 4 commando animé par le prestigieux Lord Lovat ; il se composait du S/M F. Balloche, du Q/M chef R. Rabouhans et de René Taverne.
L’attaque de la batterie de Varengeville semblait impossible, ce fut pourtant un succès complet, le 4e commando gagna le haut de la falaise par un sentier qui semblait impossible à escalader, sous une attaque de chasseurs soigneusement minutée ; une route courait au haut de la falaise, Rabouhans et Taverne avaient été désignés pour en assurer la garde avec un petit groupe d’Anglais. La première personne qu’ils virent venant des environs de Quiberville était un vieux paysan en bicyclette ; une conversation s’engagea et il leur montra le panier d’oeufs qu’il allait porter à Dieppe. Rabouhans m’a souvent raconté la scène, il dissuada le paysan de continuer, une opération étant en cours, et entendant le bombardement, le paysan se laissa aisément convaincre et distribua aux soldats présents un oeuf individuel qu’ils gobèrent en le regardant partir. Pendant ce temps, le gros du 4e commando attaquait la batterie qui fut complètement détruite. Le lieutenant depuis major P.A. Porteous gagna là une des huit victoria Cross attribuées aux opérations combinées entre 1941-1945 une des deux données autrement qu’à titre posthume.
Le S/M François Balloche était avec la section d’assaut du 4e commando. À un moment de l’attaque, il était couché dans un petit bois et remarqua des fraises sauvages, il en mangea quelques-unes et sa phrase touchante, quelques jours plus tard, à une émission de la B.B.C. où il fut interviewé : « des fraises de France, il ne fallait pas les laisser perdre » lui valut une popularité dont il se serait bien passé ; il devait, par la suite, comme Errard, joindre les parachutistes. Les trois Français attachés au 4e commando devaient rejoindre sans encombre les appontements de bois de Newhaven le soir. Et tout de suite commença la « Saga » de Dieppe : un Français jouant avec un vieux rasoir fut interrogé par un journaliste et, bien que ne répondant pas à la question, qui cherchait à lui faire dire que cette arme pas réglementaire lui avait servi. Les commandos français gagnèrent là la réputation d’utiliser des armes peu orthodoxes.
Telle est l’histoire de la participation des commandos Français Libres au raid de Dieppe. lls n’étaient pas seuls, des escadrons de chasse des F.A.F.L. participèrent à la couverture aérienne et plusieurs bateaux des F.N.F.L. à l’escorte des convois de L.C.T. et L.C.A. qui menaient les hommes à terre. Il ne semble pas que les Allemands aient repéré cette modeste participation française à une attaque qu’ils prirent pour un échec de débarquement. Les citoyens de Dieppe et quelques autres (340 au total) furent libérés des stalags où ils se morfondaient par ordre spécial de Hitler, remerciant la population de sa passivité : le combat des civils de Saint-Nazaire ne s’était pas reproduit. Les morts de Dieppe ont permis de dégager la tactique du débarquement du 6 juin, l’idée d’attaquer en force un port fut abandonnée, celle des ports artificiels devait naître de l’échec de cette reconnaissance en force ; ce ne furent donc pas des morts inutiles.
À l’époque, je me trouvais personnellement emprisonné dans un camp de concentration en Espagne.
L’annonce de l’attaque de Dieppe fut un coup terrible et je crus pendant 24 heures que j’arriverais trop tard pour le grand débarquement. J’ai honte d’avouer maintenant que, à la nouvelle de l’échec qui nous fut confirmé le 21, un gros poids fut enlevé de ma poitrine et je me remis au travail sur un souterrain d’évasion qui échoua d’ailleurs. Je devais pourtant arriver à temps pour rejoindre le commando et débarquer le 6 juin 1944 avec le 4e commando à la place d’un des morts de Dieppe, peut-être.
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