TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
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Derniére cérémonie des couleurs
par BRAI Alain Mar 15 Nov 2011 - 9:41
BRAI Alain- Permanent
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par BRAI Alain Mar 15 Nov 2011 - 10:26
Dans l'article il est dit que le DE GRASSE" devrait être désarmé en 2014"
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Manu66 Mar 15 Nov 2011 - 10:54
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par BRAI Alain Mar 15 Nov 2011 - 11:16
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Manu66 Mar 15 Nov 2011 - 13:11
Merci Alain pour le lien.
Manu66- Sur le bord
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par latrube-jc Mar 15 Nov 2011 - 14:28
encore un qui n est plus que souvenirs et si je comprends bien en 2014 plus aucun bâtiment sur lequel je suis monté ne naviguerons il est vrais quand 2014 nous fêterons les 40 ans de la 34f
latrube-jc- Permanent
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Invité Ven 8 Juin 2012 - 2:01
Monsieur Latrube, maître de quart.
Je vous livre tout de go cette histoire.
Approuvez-vous et est la réalité où quelque détail cloche-t-il ?
J'écris TAY avec un Y car c'est l'orthographe de son nom sur sa carte d'ifdentité militaire.
M'autorisez vous à citer votre nom en remerciements en fin d'ouvrage ?
Pouvez vous me préciser votre titre, grade et fonction ?
En vous remerciant vivement?
Skagerrac.
TAY, un passager clandestin ?
Le 28 décembre 1972, naît un chien, une petite femelle que l’on décide d’appeler Tay. Le ciel lorientais n’est pas ce jour là très ensoleillé, mais c’est forcément un beau jour. L’année suivante, l’épouse d’origine Thaïlandaise d’un Commandant, offre le chiot à l’équipage de la Frégate D610 Tourville. Baptisé en grandes pompes quelques mois plus tôt, le bâtiment est flambant neuf. La carrière maritime de Tay sur le bâtiment commence plutôt bien car, situation enviable s’il en est, il est pris en charge, nourri et soigné par le maître d'hôtel du Commandant. Le jeune chien commence donc à couler des jours heureux, participant comme il le peut aux travaux du bord, c'est-à-dire en ne faisant rien du tout. Ah, la belle vie ! A bord, Tay a tous les droits. Sacré veinard ! Comme tout bâtiment neuf, le Tourville fait ses essais à la mer et l’Arsenal de la Marine procède à son armement ; son vrai définitif armement. Quoi qu'il se passe à bord, Tay est toujours là qui observe les manœuvres car enfin, que peut-il faire d'autre ? Attentif, rien ne lui échappe ; aucune opération, aucun test, aucune manœuvre, toutes ces phases qui vont permettre au navire de guerre d'être admis au service actif. Fin 1975, il le sera effectivement. Puis, vient l’heure du grand voyage, de la première grande traversée. Comme s’il le pressent, Tay s’impatiente et n’en peut plus des préparatifs de départ. Un matin enfin, Cap sur la pointe Est de l'Afrique. A lui les grands espaces ! Pour rien au monde, Tay n’aurait manqué cet appareillage pour Djibouti, «djiboute», comme se plaisent à dire les matelots du bord. C’est précisément là, en terre africaine, que Tay va subir une épreuve qui va faillir la séparer de son cher équipage. Epreuve dont heureusement, les conclusions lui seront bénéfiques. C’est d’ailleurs suite à cette expérience que les augures de la Frégate vont décider d’attribuer à la petite mascotte sa propre carte d’identité militaire. Voici comment la chose arriva.
Janvier africain. La chaleur est au rendez-vous, pas vraiment de quoi se plaindre. Chaque fois qu'ils vont à terre en bordée, les matelots du Tourville emmènent Tay avec eux. De belles virées pour la petite chienne. Belles jusqu’à ce jour qui va être bien différent des autres. Au moment de retourner à bord, la joyeuse équipée se présente à la grande porte de la base navale. Seulement voilà, allez savoir pourquoi, la faction de garde postée à l'aubette refuse catégoriquement l'entrée de Tay dans l'enceinte de la base. La pouasse car c’est bien la première fois que la chose arrive.
«Comment ? Tay, un passager clandestin ? Vous voulez rire ?»
Car, considérant de haut l'animal, c'est exactement ce que les sentinelles prétendent alors. Impossible aux matelots de faire admettre à la gent policée que la jeune chienne fait partie du bord dont elle est même l’officielle mascotte. De tergiversations en longs et interminables conciliabules, force est à la garde d'admettre que l’animal est bien inscrit au rôle et que sa présence sur la Frégate n'a rien de clandestin. Dès son retour à bord, l'équipage rend compte et tient conseil. Fâcheux quoique anecdotique, l’évènement fait rapidement le tour des pontons et des postes. C'est du sérieux ! Comment faire pour que la chose ne se reproduise plus ? C’est alors qu’une solution au problème est proposée. Et si la mascotte avait sa carte d’identité militaire ? Votée à l’unanimité, tous conviennent de cette initiative qu’elle évitera à Tay de se faire, une fois encore, refuser l’entrée de la base navale. La proposition étant adoptée à l’unanimité, un matelot se pointe peu après avec un appareil photographique et se met à immortaliser la jeune mascotte. On imagine la scène.
«Pas bouger Tay ! Oh non merde, c'est encore flou ! J'en fais une autre ! Oh non, voilà qu'il tire la langue maintenant !»
Tant pis pour la langue, la photo est dans la boîte ! Quelques jours plus tard, Tay est appelée au bureau des mouvements. Là, elle reçoit le document sur lequel trône son illustre portrait. On peut y lire :
Tay, mascotte née le 28 décembre 1972 à Lorient. Carte d'identité numéro 057200000.
Faite sur le bord et signée par le Second-maître secrétaire, le 22 janvier 1975. Juste au-dessus de la photo, dans la case, signes particuliers, on peut lire la seule mention : chien. On n’alla évidemment pas jusqu’à faire signer à Tay le précieux document. Quoique ! Un coup de patte encrée n’eût-il pas été du plus bel effet !? Précieux, le document va l’être à plus d’un titre. Dès que la jeune mascotte est en possession de sa carte d’identité, les portes de l’Arsenal de la Marine s’ouvrent toutes grandes. Altière et fière comme personne, Tay présente son titre aux gendarmes maritimes du poste de garde, sous l’œil amusé et avisé des matelots qui l’accompagnent. L’incident est vite oublié et Tay reprend ses habitudes à bord de la Frégate. Comme elle peut aller où elle le veut, elle s’invite sans gêne d’un carré l’autre, avant que d’être définitivement affectée au carré des officiers mariniers. Le plus souvent pourtant, c’est au carré du Commandant que l’on retrouve la petite mascotte. C’est que dam, pour y avoir été affectée lors de son embarquement, elle y a pris ses habitudes. Dieu sait, et moi donc, que la popote y est bonne ! Chaque jour qui passe, de l’appel du matin au levé des couleurs, du poste de lavage au poste de combat, du poste de travail au dégagé, Tay traîne ses guêtres dans les coursives, les soutes, ponts et faux-ponts. Elle monte parfois jusqu’à la passerelle du navire. Pour ce faire, elle se poste ostensiblement au bas de l’échelle, attendant qu’une bonne âme veuille bien la transporter dans ce lieu hautement stratégique. A leur grande honte, force est à certains matelots d’admettre que, des fonds jusqu’au pont, Tay connaît le bâtiment bien mieux qu’eux. A bord du Tourville et pour des raisons qui n’appartiennent qu’à elle seule, Tay a ses préférences. Si elle recherche la présence de certains hommes d’équipage, ce n’est pas le cas du Commandant de la Frégate dont les galons lui importent peu, si prestigieux soient-ils. Aux dires du Pacha, l’indifférence du chien à l’endroit de sa personne et de son autorité est plus qu’évidente. Un jour de grosse tempête va cependant faire la démonstration du contraire. Peu rancunier à l’égard de Tay, le Pacha même se montrer grand seigneur. Comme quoi, il ne faut jurer de rien n’est ce pas ?
Au service à la mer, Tay étale plutôt bien. Pour être bien équilibrée et équipée de stabilisateurs latéraux, la Frégate n’est pas trop bringuebalée ni ne roule pas exagérément de bâbord à tribord. Rien à voir avec un transport de chaland à fond plat. Lorsque la mer est formée voire grosse, Tay se balise toujours dans la coursive principale. Couchée sur le ventre, les pattes arrière écartées et celles d’avant croisées, elle se met en position anti-roulis. Mais un jour, une violente tempête se lève qui vient sérieusement contrarier la stabilité du bâtiment. A bord, le spectacle est affligeant. La majorité des hommes d’équipage est malade. Peu rassurée elle aussi, Tay se présente au pied de la descente et demande à être monté à la passerelle.
A peine s’y trouve-t-elle qu’elle saute dans les bras du Pacha et s’y blotti pour n’en plus bouger. Tant que la tempête fait rage, la mascotte ne bronche pas d’un poil, visiblement terrorisée. Lorsque la tempête se calme et que tout danger écarté, le commandant quitte son fauteuil de veille et pose la chienne sur le sol pour la laisser vaquer à ses occupations. Mais le Pacha s’interrogea. C’était bien la première fois que la jeune chienne avait fait attention à lui. S’étant sentie en danger, avait-elle reconnu que le responsable du navire, c’était lui ? Avait-elle deviné qui à bord était détenteur de l’autorité et qui pouvait assurer sa sécurité ? Instinct ou intelligence ? La tempête calmée, les baleines embarquées n’avaient pas eu raison de la flottabilité du bâtiment et Tay avait été en confiance.
A propos d’élément liquide, il va sans dire qu’il fallait organiser les pauses liquides et autres contributions plus consistantes de Tay. Mais comment faire pour éviter ces débordements et dépôts impromptus, lorsque l’on sait la propreté qui est exigée à bord d’un navire de guerre ! En cas de manquement, Gare au Capitaine d’Armes ! Le problème se régla pourtant de lui-même. Très régulièrement, Tay se rendait vers un endroit du bord qu’elle avait choisi et dont elle avait fait ses poulaines personnelles. Invariablement, elle faisait en effet ses besoins sur le pont, juste sous la rampe de lancement des missiles anti sous-marins située au centre du navire. Pour une fois, et pas seulement au service à la mer, le système d’armes Malafon avait trouvé une utilité plus pacifique. Choyée et protégée à bord de la Frégate Tourville, Tay coulait donc des jours heureux. Lors d’une mission aux Antilles, elle fit même son baptême de l’air en hélicoptère. Pour être de toutes les missions, elle passa du Sénégal au Yémen, de l’Iran à Bahreïn, du Cercle Polaire Arctique à l’Equateur. Mythique Equateur qui valut à la néophyte Tay de subir les rudes épreuves d’un autre traditionnel baptême, celui du passage la ligne équatoriale. Quel souvenir que celui-là !
Un matin au branlebas, la cloche du bord retentit suivit du terrible :
«Trembleeeez néophyyytes !», hurlé de poste en poste et de coursive en coursive.
Puis, ce fut l’appel général des néophytes sur la plage avant. Mille millions de mille sabords, quelle équipée ! Voilà comment, sous l’œil amusé et sévère de Neptune et Amphitrite, Tay goûta à la sainte farine avant que d'être plongée, sans ménagement aucun, dans une piscine improvisée dont les eaux devinrent vite innommables.
Il fut un temps, oh pas très long, où Tay ne fut pas la seule mascotte embarquée sur la frégate Tourville. Il s’est trouvé en effet que les marins de la flottille 34F y embarquèrent, à Djibouti, un jeune bouc dont il fut décidé qu’il y resterait pour en faire la seconde mascotte du bord. Le temps de la traversée vers le retour en terre bretonne, Molloch, car c’est ainsi qu’il avait été baptisé, se tenait le plus souvent dans le bureau de l’adjudant de la compagnie et celui de l’organisation du travail. Et c’est là que patiemment, le maître de quart nourrissait au biberon la nouvelle et très inhabituelle recrue. Tous supportaient le jeune bouc, du moins tant que sa taille et son odeur particulière justifiait qu’il fut maintenu dans les locaux. Sa fâcheuse tendance à s’attaquer aux cartons et matières plastique nécessitait un surveillance de tous les instants seulement voilà, à bord, on n’avais pas que cela à faire ! Débarqué, il fut accueillit sur la base aéronavale de Lanvéoc Poulmic où un enclos lui fut tout spécialement affecté non loin du hangar aviation. Comble de bonheur pour Molloch, une chèvre indigène lui fut présentée.
Jamais il n’honora la bête ! La légende qui veut toujours faire des boucs des chauds lapins en a prît là un sérieux coup ! Pour s’acclimater bien au climat océanique de la presqu’île de Crozon, si le bouc de la 34F s’en alla, ce fut rassasié de jours.
Je vous livre tout de go cette histoire.
Approuvez-vous et est la réalité où quelque détail cloche-t-il ?
J'écris TAY avec un Y car c'est l'orthographe de son nom sur sa carte d'ifdentité militaire.
M'autorisez vous à citer votre nom en remerciements en fin d'ouvrage ?
Pouvez vous me préciser votre titre, grade et fonction ?
En vous remerciant vivement?
Skagerrac.
TAY, un passager clandestin ?
Le 28 décembre 1972, naît un chien, une petite femelle que l’on décide d’appeler Tay. Le ciel lorientais n’est pas ce jour là très ensoleillé, mais c’est forcément un beau jour. L’année suivante, l’épouse d’origine Thaïlandaise d’un Commandant, offre le chiot à l’équipage de la Frégate D610 Tourville. Baptisé en grandes pompes quelques mois plus tôt, le bâtiment est flambant neuf. La carrière maritime de Tay sur le bâtiment commence plutôt bien car, situation enviable s’il en est, il est pris en charge, nourri et soigné par le maître d'hôtel du Commandant. Le jeune chien commence donc à couler des jours heureux, participant comme il le peut aux travaux du bord, c'est-à-dire en ne faisant rien du tout. Ah, la belle vie ! A bord, Tay a tous les droits. Sacré veinard ! Comme tout bâtiment neuf, le Tourville fait ses essais à la mer et l’Arsenal de la Marine procède à son armement ; son vrai définitif armement. Quoi qu'il se passe à bord, Tay est toujours là qui observe les manœuvres car enfin, que peut-il faire d'autre ? Attentif, rien ne lui échappe ; aucune opération, aucun test, aucune manœuvre, toutes ces phases qui vont permettre au navire de guerre d'être admis au service actif. Fin 1975, il le sera effectivement. Puis, vient l’heure du grand voyage, de la première grande traversée. Comme s’il le pressent, Tay s’impatiente et n’en peut plus des préparatifs de départ. Un matin enfin, Cap sur la pointe Est de l'Afrique. A lui les grands espaces ! Pour rien au monde, Tay n’aurait manqué cet appareillage pour Djibouti, «djiboute», comme se plaisent à dire les matelots du bord. C’est précisément là, en terre africaine, que Tay va subir une épreuve qui va faillir la séparer de son cher équipage. Epreuve dont heureusement, les conclusions lui seront bénéfiques. C’est d’ailleurs suite à cette expérience que les augures de la Frégate vont décider d’attribuer à la petite mascotte sa propre carte d’identité militaire. Voici comment la chose arriva.
Janvier africain. La chaleur est au rendez-vous, pas vraiment de quoi se plaindre. Chaque fois qu'ils vont à terre en bordée, les matelots du Tourville emmènent Tay avec eux. De belles virées pour la petite chienne. Belles jusqu’à ce jour qui va être bien différent des autres. Au moment de retourner à bord, la joyeuse équipée se présente à la grande porte de la base navale. Seulement voilà, allez savoir pourquoi, la faction de garde postée à l'aubette refuse catégoriquement l'entrée de Tay dans l'enceinte de la base. La pouasse car c’est bien la première fois que la chose arrive.
«Comment ? Tay, un passager clandestin ? Vous voulez rire ?»
Car, considérant de haut l'animal, c'est exactement ce que les sentinelles prétendent alors. Impossible aux matelots de faire admettre à la gent policée que la jeune chienne fait partie du bord dont elle est même l’officielle mascotte. De tergiversations en longs et interminables conciliabules, force est à la garde d'admettre que l’animal est bien inscrit au rôle et que sa présence sur la Frégate n'a rien de clandestin. Dès son retour à bord, l'équipage rend compte et tient conseil. Fâcheux quoique anecdotique, l’évènement fait rapidement le tour des pontons et des postes. C'est du sérieux ! Comment faire pour que la chose ne se reproduise plus ? C’est alors qu’une solution au problème est proposée. Et si la mascotte avait sa carte d’identité militaire ? Votée à l’unanimité, tous conviennent de cette initiative qu’elle évitera à Tay de se faire, une fois encore, refuser l’entrée de la base navale. La proposition étant adoptée à l’unanimité, un matelot se pointe peu après avec un appareil photographique et se met à immortaliser la jeune mascotte. On imagine la scène.
«Pas bouger Tay ! Oh non merde, c'est encore flou ! J'en fais une autre ! Oh non, voilà qu'il tire la langue maintenant !»
Tant pis pour la langue, la photo est dans la boîte ! Quelques jours plus tard, Tay est appelée au bureau des mouvements. Là, elle reçoit le document sur lequel trône son illustre portrait. On peut y lire :
Tay, mascotte née le 28 décembre 1972 à Lorient. Carte d'identité numéro 057200000.
Faite sur le bord et signée par le Second-maître secrétaire, le 22 janvier 1975. Juste au-dessus de la photo, dans la case, signes particuliers, on peut lire la seule mention : chien. On n’alla évidemment pas jusqu’à faire signer à Tay le précieux document. Quoique ! Un coup de patte encrée n’eût-il pas été du plus bel effet !? Précieux, le document va l’être à plus d’un titre. Dès que la jeune mascotte est en possession de sa carte d’identité, les portes de l’Arsenal de la Marine s’ouvrent toutes grandes. Altière et fière comme personne, Tay présente son titre aux gendarmes maritimes du poste de garde, sous l’œil amusé et avisé des matelots qui l’accompagnent. L’incident est vite oublié et Tay reprend ses habitudes à bord de la Frégate. Comme elle peut aller où elle le veut, elle s’invite sans gêne d’un carré l’autre, avant que d’être définitivement affectée au carré des officiers mariniers. Le plus souvent pourtant, c’est au carré du Commandant que l’on retrouve la petite mascotte. C’est que dam, pour y avoir été affectée lors de son embarquement, elle y a pris ses habitudes. Dieu sait, et moi donc, que la popote y est bonne ! Chaque jour qui passe, de l’appel du matin au levé des couleurs, du poste de lavage au poste de combat, du poste de travail au dégagé, Tay traîne ses guêtres dans les coursives, les soutes, ponts et faux-ponts. Elle monte parfois jusqu’à la passerelle du navire. Pour ce faire, elle se poste ostensiblement au bas de l’échelle, attendant qu’une bonne âme veuille bien la transporter dans ce lieu hautement stratégique. A leur grande honte, force est à certains matelots d’admettre que, des fonds jusqu’au pont, Tay connaît le bâtiment bien mieux qu’eux. A bord du Tourville et pour des raisons qui n’appartiennent qu’à elle seule, Tay a ses préférences. Si elle recherche la présence de certains hommes d’équipage, ce n’est pas le cas du Commandant de la Frégate dont les galons lui importent peu, si prestigieux soient-ils. Aux dires du Pacha, l’indifférence du chien à l’endroit de sa personne et de son autorité est plus qu’évidente. Un jour de grosse tempête va cependant faire la démonstration du contraire. Peu rancunier à l’égard de Tay, le Pacha même se montrer grand seigneur. Comme quoi, il ne faut jurer de rien n’est ce pas ?
Au service à la mer, Tay étale plutôt bien. Pour être bien équilibrée et équipée de stabilisateurs latéraux, la Frégate n’est pas trop bringuebalée ni ne roule pas exagérément de bâbord à tribord. Rien à voir avec un transport de chaland à fond plat. Lorsque la mer est formée voire grosse, Tay se balise toujours dans la coursive principale. Couchée sur le ventre, les pattes arrière écartées et celles d’avant croisées, elle se met en position anti-roulis. Mais un jour, une violente tempête se lève qui vient sérieusement contrarier la stabilité du bâtiment. A bord, le spectacle est affligeant. La majorité des hommes d’équipage est malade. Peu rassurée elle aussi, Tay se présente au pied de la descente et demande à être monté à la passerelle.
A peine s’y trouve-t-elle qu’elle saute dans les bras du Pacha et s’y blotti pour n’en plus bouger. Tant que la tempête fait rage, la mascotte ne bronche pas d’un poil, visiblement terrorisée. Lorsque la tempête se calme et que tout danger écarté, le commandant quitte son fauteuil de veille et pose la chienne sur le sol pour la laisser vaquer à ses occupations. Mais le Pacha s’interrogea. C’était bien la première fois que la jeune chienne avait fait attention à lui. S’étant sentie en danger, avait-elle reconnu que le responsable du navire, c’était lui ? Avait-elle deviné qui à bord était détenteur de l’autorité et qui pouvait assurer sa sécurité ? Instinct ou intelligence ? La tempête calmée, les baleines embarquées n’avaient pas eu raison de la flottabilité du bâtiment et Tay avait été en confiance.
A propos d’élément liquide, il va sans dire qu’il fallait organiser les pauses liquides et autres contributions plus consistantes de Tay. Mais comment faire pour éviter ces débordements et dépôts impromptus, lorsque l’on sait la propreté qui est exigée à bord d’un navire de guerre ! En cas de manquement, Gare au Capitaine d’Armes ! Le problème se régla pourtant de lui-même. Très régulièrement, Tay se rendait vers un endroit du bord qu’elle avait choisi et dont elle avait fait ses poulaines personnelles. Invariablement, elle faisait en effet ses besoins sur le pont, juste sous la rampe de lancement des missiles anti sous-marins située au centre du navire. Pour une fois, et pas seulement au service à la mer, le système d’armes Malafon avait trouvé une utilité plus pacifique. Choyée et protégée à bord de la Frégate Tourville, Tay coulait donc des jours heureux. Lors d’une mission aux Antilles, elle fit même son baptême de l’air en hélicoptère. Pour être de toutes les missions, elle passa du Sénégal au Yémen, de l’Iran à Bahreïn, du Cercle Polaire Arctique à l’Equateur. Mythique Equateur qui valut à la néophyte Tay de subir les rudes épreuves d’un autre traditionnel baptême, celui du passage la ligne équatoriale. Quel souvenir que celui-là !
Un matin au branlebas, la cloche du bord retentit suivit du terrible :
«Trembleeeez néophyyytes !», hurlé de poste en poste et de coursive en coursive.
Puis, ce fut l’appel général des néophytes sur la plage avant. Mille millions de mille sabords, quelle équipée ! Voilà comment, sous l’œil amusé et sévère de Neptune et Amphitrite, Tay goûta à la sainte farine avant que d'être plongée, sans ménagement aucun, dans une piscine improvisée dont les eaux devinrent vite innommables.
Il fut un temps, oh pas très long, où Tay ne fut pas la seule mascotte embarquée sur la frégate Tourville. Il s’est trouvé en effet que les marins de la flottille 34F y embarquèrent, à Djibouti, un jeune bouc dont il fut décidé qu’il y resterait pour en faire la seconde mascotte du bord. Le temps de la traversée vers le retour en terre bretonne, Molloch, car c’est ainsi qu’il avait été baptisé, se tenait le plus souvent dans le bureau de l’adjudant de la compagnie et celui de l’organisation du travail. Et c’est là que patiemment, le maître de quart nourrissait au biberon la nouvelle et très inhabituelle recrue. Tous supportaient le jeune bouc, du moins tant que sa taille et son odeur particulière justifiait qu’il fut maintenu dans les locaux. Sa fâcheuse tendance à s’attaquer aux cartons et matières plastique nécessitait un surveillance de tous les instants seulement voilà, à bord, on n’avais pas que cela à faire ! Débarqué, il fut accueillit sur la base aéronavale de Lanvéoc Poulmic où un enclos lui fut tout spécialement affecté non loin du hangar aviation. Comble de bonheur pour Molloch, une chèvre indigène lui fut présentée.
Jamais il n’honora la bête ! La légende qui veut toujours faire des boucs des chauds lapins en a prît là un sérieux coup ! Pour s’acclimater bien au climat océanique de la presqu’île de Crozon, si le bouc de la 34F s’en alla, ce fut rassasié de jours.
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par POLINAR Ven 8 Juin 2012 - 9:06
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par pingouin nostalgique Ven 8 Juin 2012 - 9:29
Belle page d'écriture, décidément les bachistes sont bourrés de talents divers .
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par latrube-jc Ven 8 Juin 2012 - 11:06
skagerrac d abord merci pour le récit.
mais ce n est pas a bord mais arrivé a Lanveoc que se brave Molloch squatta le bureau de l adjudant ainsi que le BOT de la flotille avant la construction de son enclos
j étais a l époque responsable du BOT
bravo pour ton boulot
mais ce n est pas a bord mais arrivé a Lanveoc que se brave Molloch squatta le bureau de l adjudant ainsi que le BOT de la flotille avant la construction de son enclos
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latrube-jc- Permanent
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Invité Ven 8 Juin 2012 - 12:47
Hello à tous,
Merci...je rectifie. Comme quoi votre témoignage m'est précieux.
Bien maritimement.
Skagerrac.
Merci...je rectifie. Comme quoi votre témoignage m'est précieux.
Bien maritimement.
Skagerrac.
Invité- Invité
Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Invité Ven 8 Juin 2012 - 13:17
Voilà donc le rectificatif...
Il fut un temps, oh pas très long, où Tay ne fut pas la seule mascotte de la frégate Tourville. A Djibouti, il s’est trouvé en effet un détachement de marins de la flottille 34F pour y embarquer un jeune bouc. Comme il fut décidé que l’animal serait maintenu sur le navire, il en devînt du même coup la seconde mascotte. L’embarquement sera de courte durée, le temps pour le bouc de faire, avec le Tourville, la traversée pour son retour en terre bretonne. Molloch, car c’est ainsi qu’il avait été baptisé, fut débarqué et accueillit sur la base aéronavale de Lanvéoc Poulmic. Il se tenait le plus souvent dans le bureau de l’adjudant de la compagnie et celui de l’organisation du travail. Là, patiemment, le maître de quart nourrissait au biberon la nouvelle et très inhabituelle recrue. Tous avaient accepté le jeune bouc, du moins tant que sa taille et son odeur particulière justifiait qu’il fut maintenu dans les locaux. Seule ombre au tableau, la fâcheuse tendance du cornu à s’attaquer aux cartons et matières plastique, grignotage qui nécessitait une surveillance de tous les instants. Reste que sur une base de l’aéronautique navale, on n’a pas que cela à faire ! Pour assurer le confort de l’animal et du même coup régler ce problème lié, de près ou de loin, à la sécurité, un enclos lui fut spécialement aménagé non loin du hangar aviation. Comble de bonheur, une chèvre indigène lui fut présentée. Seulement voilà, jamais il n’honora la bête de ses assiduités ! La légende qui veut toujours faire des boucs des chauds lapins en a prît là un sérieux coup ! Pour s’acclimater bien au climat océanique de la presqu’île de Crozon, si le bouc de la 34F s’en alla, ce fut rassasié de jours.
Il fut un temps, oh pas très long, où Tay ne fut pas la seule mascotte de la frégate Tourville. A Djibouti, il s’est trouvé en effet un détachement de marins de la flottille 34F pour y embarquer un jeune bouc. Comme il fut décidé que l’animal serait maintenu sur le navire, il en devînt du même coup la seconde mascotte. L’embarquement sera de courte durée, le temps pour le bouc de faire, avec le Tourville, la traversée pour son retour en terre bretonne. Molloch, car c’est ainsi qu’il avait été baptisé, fut débarqué et accueillit sur la base aéronavale de Lanvéoc Poulmic. Il se tenait le plus souvent dans le bureau de l’adjudant de la compagnie et celui de l’organisation du travail. Là, patiemment, le maître de quart nourrissait au biberon la nouvelle et très inhabituelle recrue. Tous avaient accepté le jeune bouc, du moins tant que sa taille et son odeur particulière justifiait qu’il fut maintenu dans les locaux. Seule ombre au tableau, la fâcheuse tendance du cornu à s’attaquer aux cartons et matières plastique, grignotage qui nécessitait une surveillance de tous les instants. Reste que sur une base de l’aéronautique navale, on n’a pas que cela à faire ! Pour assurer le confort de l’animal et du même coup régler ce problème lié, de près ou de loin, à la sécurité, un enclos lui fut spécialement aménagé non loin du hangar aviation. Comble de bonheur, une chèvre indigène lui fut présentée. Seulement voilà, jamais il n’honora la bête de ses assiduités ! La légende qui veut toujours faire des boucs des chauds lapins en a prît là un sérieux coup ! Pour s’acclimater bien au climat océanique de la presqu’île de Crozon, si le bouc de la 34F s’en alla, ce fut rassasié de jours.
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Invité Mar 30 Avr 2013 - 12:26
Voici le Tourville à Landevennec où j'ai été faire un petit pélerinage photographique derniérement
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sous les fenètres de la maison d'un ami
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dans son écrin de verdure il attend doucement son envoi vers la destruction définitive
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HATOUP
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par petazzoni Mar 30 Avr 2013 - 21:05
Je l'ai peut être déjà posté, mais ici, il est bien placé
LANDEVENNEC
Dans ce port de l’oubli
Les voyages sont finis
Des fantômes de bateaux
Finissent en radeaux
Dans ce port de l’oubli
Pas de phare pour la nuit
On enterre toute leur vie
En leur disant merci
Dans ce port de l’oubli
Ils ne poussent plus de cris
On ne prend plus de peine
Pour tirer sur les chaines
Dans ce port de l’oubli
Personne ne leur a dit
Que la rouille qui les ronge
N’était pas un mensonge
Dans ce port de l’oubli
Sur les vagues qui s’enfuient
On a mis bas les feux
C’est pour leur dire adieu
Jean-Claude PETAZZONI (Avril 2011)
LANDEVENNEC : Petit village situé au fond de la rade de BREST qui abrite le cimetière des bateaux de la Marine Nationale
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Jean-Paul Mer 1 Mai 2013 - 8:42
bien belles photos mais qu'elle 
Jean-Paul- Fondateur et Administrateur
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par BRAI Alain Dim 19 Oct 2014 - 15:17
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Re: TOURVILLE - D610 (1975-20xx) : généralités
par Jean-Paul Sam 15 Nov 2014 - 17:49
pas mal ton essai JJ
Jean-Paul- Fondateur et Administrateur
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